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Impétueuse Algérie


Impétueuse Algérie
L'Algérie fête le cinquantième anniversaire d'une indépendance extraite au forceps des ténébreuses périodes, où les empires occidentaux maintenaient captifs des peuples pour les asservir à leurs besoins.
Une partie des Etats fondaient leurs développements militaires et socioéconomiques sur le commerce des humains et sur l'annexion de leurs territoires. Les esclavagistes partaient d'Afrique via le Sud de l'Europe pour vendre des enfants, des femmes et les hommes capturés dans les régions qui les ont vu naître, jusqu'en Amérique du Sud, ou du Nord. Contrairement aux idées reçues, l'esclavagisme ne concernait pas que les humains de couleur noire ; parmi eux, se trouvaient des Nord-Africains, et des prisonniers en provenance de la péninsule arabe. La traite des esclaves réduisait l'humain à une quelconque marchandise. Le colonialisme compactait les droits des peuples autochtones jusqu'à l'asservissement, par la destruction de leurs personnalités juridiques, par la négation de leur culture, de leur histoire. Ce négativisme, outre l'asservissement du colonisé, allait jusqu'au refus du droit à une existence décente, voire à l'existence même. Spolié de ses terres les plus généreuses, le peuple algérien face aux envahisseurs n'avait d'autre choix que de se défendre contre un concept de domination monstrueux, indigne de l'identité humaine, et que des crapules comme Sarkozy, encore de nos jours dans l'hexagone, vaille que vaille, tentent de glorifier comme une action civilisatrice. La colonisation, ne l'oublions jamais, avait réduit les Algériens à la précarité la plus abominable, à une indigence des plus horrifiantes, qui ne pouvait qu'engendrer de la haine vis-à-vis des colons cloîtrés dans leur égoïsme matériel et culturel, au point qu'ils n'aient rien vu des fossés qui se creusaient avec ces «bouniouls» comme ils aimaient les appeler, à les offenser, à les humilier, jusqu'au point qu'ils se permettaient d'interdire l'accès de certains quartiers «aux chiens et aux Arabes». Ce racisme élémentaire venait de citoyens français qui eux-mêmes avaient subi des exactions d'ordre raciste de la part des SS, et ont dû, en tant que vaincus, lors de la Seconde Guerre mondiale, connaître les camps de travail obligatoires, sinon les camps de concentration. La nature déshumanisante du système colonial avait fait que des colons espagnols, italiens, portugais, maltais, belges, écossais, polonais ou alsaciens puissent sous le couvert de la nationalité française s'approprier les meilleures terres algériennes pour reléguer la population algérienne au rang de vassaux au service «d'une noblesse» qui développait le culte du droit à la différence. Les Algériens considérés comme des Français musulmans se faisaient distinguer par la dissemblance des croyances. L'apartheid adopté par la puissance coloniale n'était pas lié à la couleur de la peau, mais au culte pratiqué, d'où la promulgation à Tours du décret Crémieux élevant au rang de citoyen français la communauté juive algérienne, établissant ainsi sans ambage le caractère discriminatoire du colonialisme, car juridiquement les musulmans étaient désormais considérés comme des sujets, et non comme des citoyens en droits et en devoirs. Les Algériens musulmans n'avaient que des devoirs à exécuter et aucun droit à faire valoir. Cette oppression politique, en plus du développement séparé avec les «Algériens pieds-noirs» allait faire traverser des périodes cruelles à tous ces «Français musulmans». Ceux qui ne mourraient pas les armes à la main, ceux qui n'étaient pas bannis, ou envoyés aux travaux forcés pour un morceau de pain volé, étaient emportés par les épidémies cycliques de peste, de choléra, de typhus. La famine et la malnutrition faisaient au sein de la population infantile des dégâts irréparables se matérialisant par le rachitisme, la poliomyélite ou la tuberculose. Les minis ethnocides entre 1932 et 1962 furent légion. L'histoire se tait d'un côté de peur de choquer les bonnes consciences qui ont inventé le slogan « liberté égalité fraternité». Peu d'intellectuels se sont impliqués pour dénoncer l'oppression et les crimes commis en Algérie. Peu d'historiens ont décrit avec la célérité et l'impartialité indispensables l'ampleur des crimes et des dommages collatéraux subis par les opprimés. Souvent, ils sont tentés de mettre au même pied d'égalité le bourreau et sa victime pour sauvegarder les bien-fondés de la morale collective, de la raison d'Etat et du secret d'Etat.
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