Sur instructions du wali, une campagne de lutte contre le phénomène de la
mendicité est menée depuis deux jours, avec des sorties sur le terrain deux
fois par jour, le matin et la nuit. La brigade chargée de cette mission est
composée d'éléments de la police, de la protection civile et de l'action
sociale.
Il s'agit essentiellement, nous précisent les services de l'action
sociale, d'opérations de sensibilisation effectuées auprès des personnes qui
s'adonnent à la mendicité, mais aussi accompagnées de proposition de bénéficier
des formules de prise en charge les plus adaptées à l'âge des concernés. Ce
qu'il y a à souligner, à ce propos, c'est que le directeur de l'action sociale
en personne encadre les éléments de la brigade et participe généralement à la
sortie sur le terrain effectuée la nuit. Ces dernières sont faites
principalement en direction des lieux de prière de la ville des ponts et de la plus
importante d'entre elles, la mosquée Emir Abdelkader. Un dialogue est établi
avec les mendiants, qui se trouvent dans les endroits visités, et des
explications et informations concernant les différents dispositifs
d'insertion-formation au niveau des entreprises économiques ou des
administrations publiques, sont données.
Pour les jeunes, la proposition d'insertion-formation dans une société ou
une administration est vite acceptée, alors que pour les plus âgés, il s'agit
de discuter avec eux et voir comment les faire bénéficier de l'allocation de
solidarité, destinée aux personnes d'un âge avancé et sans ressources. Ce qu'il
y a lieu de remarquer en l'espèce, c'est que les montants des allocations pour
les personnes du troisième âge sans ressources, et les différentes primes et
rétributions des divers dispositifs d'insertion et d'emploi offert, demeurent
d'un niveau modeste, pour ne pas dire ridicule, par rapport à ce que rapporte
la mendicité. En effet, selon le responsable de l'équipe, des mendiants lui ont
avoué gagner dans cette «activité» entre 2.000 et 4.000 DA par jour.
La brigade, est-il soutenu, ne quitte la personne trouvée en train de
mendier qu'après l'avoir invitée et convaincue de la nécessité de se rendre à
la DAS, pour discuter plus amplement encore de la meilleure prise en charge
possible de son cas. Toutefois, signale notre interlocuteur, sur les 75
mendiants des deux sexes contactés à ce jour, seuls près de 20% ont répondu
effectivement à l'invitation qui leur a été faite.
Enfin, notre vis-à-vis nous dira que les services de son administration
ont répertorié quatre sortes de mendiants à Constantine, d'abord celle qui n'en
a pas besoin, la majorité, car ayant des revenus par ailleurs et qui peut
survivre sans recourir à cette activité, et une autre qui en a besoin pour
survivre mais qui constitue en vérité une minorité. A ces catégories s'ajoutent
deux autres bien particulières. Il en est ainsi de celle dite «saisonnière»
dans le sens où il s'agit de mendiants originaires du sud du pays (les hommes
vendent du thé ou des cacahouètes et les femmes pratiquent la mendicité).
Enfin, et toujours selon notre source, la catégorie la plus typée, mais aussi
celle qui dérange le plus, celle qu'on appelle communément «Laji'in tunisiens»
ou encore les «gitans», qui ne sont pas Algériens formant près de 200 familles
et installées actuellement au niveau du «Polygone».
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Posté par : sofiane
Ecrit par : AEl Abci
Source : www.lequotidien-oran.com