Alger - Revue de Presse

Conseil de l?ordre d?Alger


Les avocats exigent le report des élections Dans une conférence de presse, les candidats des six listes contestataires organisés en coordination ont tiré à boulets rouges sur le bureau sortant, dont le président dirige une septième liste. Ils ont qualifié les conditions de préparation et de tenue de l?élection « non réunies » du fait, ont-ils expliqué, « des nombreuses violations » du principe de « l?équité et de transparence », garanti par la loi régissant la profession d?avocat. Plusieurs griefs sont donc énumérés parmi lesquels « le retard dans l?affichage du tableau de l?Ordre constituant l?électorat et les erreurs qu?il comporte, la délibération de ce dernier à la veille de la fin du mandat du bureau, le non-respect des conditions d?admission des postulants à la profession, la signature de 520 dérogations à la veille du scrutin et la non-désignation du président de la commission chargée de préparer le scrutin... ». Me Abderrazak Chaoui a expliqué avoir saisi le bureau sortant, organisateur de l?élection, lui demandant d?associer les candidats des six listes dans la préparation du vote. « Aucune réponse ne nous a été donnée. Plus grave, à ce jour nous ne connaissons pas le nom du président de cette commission. Il y a même des candidats dont le nom n?existe pas sur le tableau de l?Ordre et nous ignorons tout sur les 1500 nouveaux stagiaires inscrits », a-t-il déclaré. Me Farid Benbelkacem a pour sa part fustigé le bureau sortant qui, selon lui, « n?a rien fait durant les six dernières années pour changer la loi régissant la profession d?avocat, totalement dépassée par rapport au contexte socio-économique actuel. Nous voulons une corporation forte (...) et que le nombre de mandats soit limité afin d?encourager l?alternance ». Pour l?avocat, la loi régissant la profession a été élaborée en 1991 lorsqu?il y avait à peine 3000 avocats « mais aujourd?hui nous sommes plus de 20 000, elle nécessite une véritable refonte ». Pour cela, Me Chaoui a lancé : « Nous voulons juste le respect de la loi. Nous demandons le report de l?élection pour corriger la situation. Dans le cas contraire, nous passerons à d?autres actions », précisant que le combat de la coordination vise « à changer le système et non pas les personnes ». A ce titre, il a appelé tous les autres barreaux à se solidariser avec la coordination car, comme l?a souligné Me Okba Kelbouze, « il s?agit de sauver une profession en danger de mort. Notre réaction va au-delà de la réélection du conseil et constituera un sursaut salvateur ». Me Chaoui a précisé avoir failli saisir le juge administratif pour la remise du tableau de l?Ordre et qu?il n?hésitera pas à le faire pour l?annulation de l?élection si les revendications de la coordination ne sont pas satisfaites. Me Sellini : « C?est une gesticulation de campagne » Contacté, Me Abdelmadjid Sellini a rejeté toutes les accusations portées contre son bureau, estimant que la réaction des contestataires entre dans le cadre d?« une gesticulation de campagne ». L?avocat a déclaré qu?il s?agit là d?« une grave faute professionnelle », dans la mesure où s?il y a problème, il doit être résolu au niveau interne et non pas par une conférence de presse. « J?ai exposé leurs doléances au conseil lequel a tranché en se référant aux dispositions du règlement intérieur. Je ne peux faire participer 150 candidats dans une commission. De plus, les têtes de liste sont presque toutes des membres du conseil. Je leur ai demandé de faire des propositions de noms pour la composition de la commission que nous sommes en train de préparer. Demain (aujourd?hui, ndlr) le bureau se réunira et le nom du président sera connu. Cette commission n?aura pour tâche que le déroulement du vote, c?est-à-dire l?élection et le dépouillement. » Me Sellini a expliqué à propos des dérogations que le conseil a délibéré pour 29 dossiers qui étaient en instance. « Tous les membres du bureau ont estimé qu?il fallait les agréer parce qu?ils ne pouvaient rester sans exercer. Nous les avons intégrés dans le tableau. Ils nous exigent d?interdire aux avocats stagiaires le vote, un droit que la loi leur a consacré, sous prétexte que je pouvais avoir de l?influence sur eux. Cela est faux. Ils peuvent peut-être être influencés par leur directeur de stage, mais pas par le bâtonnier. » Pour Me Sellini, cette situation lui a rappelé celle de l?élection de 2005, lorsque le vote a été annulé pour les mêmes motifs. Les contestataires, ceux qu?il a qualifiés de « coalisés », ont exigé que les stagiaires ne votent pas. « Mais après, ma liste a été élue à la majorité. Aujourd?hui, ils paniquent parce qu?ils ont vu que ma liste comporte de grosses pointures et qu?elle draine plus d?avocats que les six listes réunies. »
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