Fin de l’option Algérie pour Africom
Le feuilleton polémique sur l’option ou non d’une base abritant le commandement régional d’Africom a pris fin avant-hier soir avec l’annonce par le président George W. Bush du choix probable du Libéria pour abriter le siège de cette institution.
Cette nouvelle met fin aux rumeurs sur la probabilité d’une base américaine en Algérie, voire au Maghreb. Rumeurs d’ailleurs démenties par les officiels US tout récemment. En janvier dernier, l’ambassadeur Mary Carlin Yates, adjointe du commandant pour les activités civiles et militaires, avait réaffirmé que les Etats-Unis n’ont aucun plan relatif à la construction de nouvelles bases militaires en Afrique. «Nous n’avons aucune intention d’établir de nouvelles bases militaires ou de mettre en garnison des troupes sur le continent africain», a déclaré l’ambassadeur. «Nous ne sommes non plus en pourparlers avec aucune nation du Maghreb concernant l’établissement d’un quartier général d’un commandement américain en Afrique», a-t-il ajouté. Pas au Maghreb, mais en Afrique? Oui, et ce sera selon toute vraisemblance au Libéria.
Ce n’est pas définitif, mais c’est la première fois qu’un pays est nommément désigné à cet effet. Le président américain George W. Bush a considéré le Liberia comme un pays pouvant abriter un nouveau commandement militaire américain régional pour l’Afrique (Africom), selon la presse américaine. «S’il y aura une présence corporelle américaine sur le continent africain sous la forme d’un quartier général (...) Evidemment, nous prendrons en compte d’une façon sérieuse le Liberia», a indiqué M. Bush. Les Etats-Unis ont prêté ces dernières années une attention particulière à l’Afrique. «L’Africom est une conception toute neuve, visant à renforcer les capacités des pays africains de lutter contre les trafics illégaux et le terrorisme. Elle consiste également à les aider à développer des forces capables d’assurer les missions de maintien de la paix, qui sont malheureusement très nécessaires pour le continent», a-t-il expliqué. Déchiré par une guerre civile de 14 ans, qui a coûté la vie à 270.000 personnes, le Liberia s’est stabilisé après que le président Charles Taylor, ancien seigneur de la guerre, a été exilé en 2003. Les Etats-Unis entretiennent actuellement de bonnes relations avec le Liberia sous la direction de la présidente Ellen Johnson-Sirleaf. En février 2007, Washington a supprimé un total de 391 millions de dollars de dettes libériennes afin de soutenir le pays ravagé par la guerre. Bush a ordonné en février 2007 la mise en place de l’Africom. Outre le Liberia, de grands pays africains tels que l’Algérie, mais aussi l’Afrique du Sud et le Nigeria (on parle aussi de la Libye et du Maroc) ont refusé d’abriter l’Africom, malgré de fortes sollicitations américaines. A l’heure actuelle, les Etats-Unis disposent de quelque 1.700 soldats à Djibouti, mais pour l’Union africaine en général, c’est aux Africains d’assurer leur propre sécurité !
Pour beaucoup d’analystes, Africom sert à de multiples objectifs américains en Afrique, et pas seulement ceux officiels. En dehors de la lutte contre les entités supposées ou avérées affiliées à Al-Qaïda, c’est aussi l’impératif de la géopolitique du pétrole qui amène Washington à tout mener pour sécuriser les approvisionnements américains par le Golfe de Guinée afin d’amoindrir la dépendance aux réserves du Moyen-Orient. L’autre explication, tout aussi sérieuse, se situe dans la compétition économique, visant à contrer par un pré-positionnement militaire des Etats-Unis la montée en puissance de la République populaire de Chine sur le continent africain, perceptible depuis 2004.
Amine B.
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com