Alger - Revue de Presse

Braconnage sur les lacs d?El Kala



Colère et désarroi à El Tarf Une bande d?irresponsables qui ne savent pas faire la différence entre un poisson et un oiseau », hurle à l?adresse des responsables de la pêche un exportateur qui a manqué de peu de se voir refuser à l?exportation sa marchandise fraîche au poste frontalier d?El Aïoun (El Kala, El Tarf). « Il n?y a pas d?Etat dans ce pays, n?importe qui peut le régenter selon ses humeurs », ajoute un autre qui se demande ce qu?il doit faire de ses commandes en cours pour l?étranger. Ces cris de colère ont pour origine une correspondance émanant du directeur de la pêche et adressée aux services vétérinaires frontaliers qui interdit toute exportation de « poisson lagunaire ». Une mesure appliquée en vertu d?un arrêté récent du wali d?El Tarf qui interdit la pêche sur les lacs Mellah et Oubeïra pour mettre fin au braconnage qui ravage ces deux plans d?eau depuis août 2003. Date depuis laquelle l?exploitation est suspendue pour pouvoir procéder au choix d?un exploitant concessionnaire. Une suspension qui perdure comme pour le corail, car l?adjucation pilotée par la wilaya d?El Tarf en novembre 2003 a été invalidée par le chef du gouvernement à la demande du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques qui y a constaté et confirmé les irrégularités dénoncées par les soumissionnaires. Mais revenons au poste frontalier où les services vétérinaires ont de sérieux problèmes. Ils sont dans l?impossibilité matérielle de différencier les poissons pêchés en mer de ceux qui viennent de la lagune du Mellah, de l?embouchure du Mafragh, de Annaba, de la Marsa à Skikda et même de plus loin, puisqu?un exportateur fait venir du poisson de la Makta de Mostaganem. Comment, en effet, distinguer un loup ou une daurade ou encore un sar qui vient de la mer de celui qui vient d?une lagune. « Le seul moyen de le savoir, c?est de demander au poisson » ironise un technicien en ajoutant : « Bien entendu, la carpe peut être dispensée de réponse puisqu?elle ne pose pas de problème sur son lieu d?origine, le lac Oubeira. » En attendant des instructions plus précises, il n?y a qu?une solution : bloquer l?exportation. Décision qui affecte durement la petite économie locale liée à l?exportation du poisson via la Tunisie. Des centaines d?emplois, peut-être pas toujours réguliers, sont menacés. D?autant plus que cette mesure n?aura pas l?effet escompté. Un coup d?épée dans l?eau, nous dit encore l?un de nos interlocuteurs qui précise que rien n?empêche les exportateurs de faire leurs expéditions, certes plus péniblement, par Annaba ou Alger. Par conséquent, les braconniers qu?on cherche à neutraliser trouveront preneurs. Ce sont ceux qui travaillent « réglo » qui seront pénalisés. « C?est à se demander si ce n?est pas fait exprès pour avantager cette mafia qui arrose tout le monde. » Ces opérations coup-de-poing sur et autour des deux lacs en question, associant ostensiblement services de sécurité et responsables locaux mais visant particulièrement (ONDP) sont aussi inéficaces. Ce dernier est une cible parfaite parce que identifiable de par sa présence permanente sur les lieux avec le motif sans fondement pour l?instant que ce sont certains de ses employés qui favorisent le braconnage. On s?interroge cependant sur le fait qu?on en n?a toujours pas apporté la preuve avec tous les moyens judiciaires mis en action. Curieux, vraiment curieux.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)