Alger - Revue de Presse

Béni-Saf «Le sauvetage et la sécurité des marins-pêcheurs en question»



Les gens de mer ne veulent pas être sous les feux de la rampe et désirent garder toujours cette intimité qui les distingue et fait d'eux un monde à part, eu égard aux spécificités de ce métier à grand risque mais tant aimé. A chaque coucher du soleil, lorsqu'ils s'apprêtent à prendre le large, ils commencent par échanger des adieux avec leurs familles, car «partir c'est mourir un peu» comme dit le proverbe. Cette agitation a une caractéristique particulière au port de Béni-Saf où la pratique est séculaire et ancestrale. Les grands aménagements opérés ces dernières années par l'entreprise «Metram d'Alger» ont coûté la bagatelle de 750 millions de DA. Ils ont permis la construction de 4 appartements, l'augmentation de la capacité d'accueil du port de 197 à 260 embarcations tous types et tonnages confondus et l'élargissement de la surface des terre-pleins de 37.000 à 59.000 m². Malgré ces efforts colossaux très coûteux, qui entrent dans le cadre de la modernisation du secteur de la pêche dans la wilaya d'Aïn Témouchent, comme l'a si bien mentionné le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques et de l'Aquaculture, lors de sa dernière visite, il demeure que les gens de mer balbutient toujours et n'arrivent pas à s'organiser autour d'une association forte ou d'un syndicat puissant pour débattre de leurs problèmes et essayer de trouver les voies et moyens à même de les niveler. Les aspects sécuritaires et les risques du métier des gens de mer sont nombreux et variés et propres à eux. Penser, aujourd'hui, à ériger l'école de pêche de Béni-Saf en centre de sécurité et de sauvetage (CSS) ou de construire une nouvelle structure répondant aux normes usuelles et aux besoins de la flottille toute entière est une proposition intéressante pour peu qu'elle trouve une bonne audience auprès des horizons exécutifs et décisionnels de la tutelle. Car, on a l'impression que des responsables parlent de la chose comme si cela a été réalisé et mis en service, un point qui peut leurrer pas mal de gens. C'est au ministère de la Pêche de prendre en charge cette question d'intérêt général qui suscite, pour l'heure, la préoccupation et la curiosité des gens de mer. M. Bekkouche Mohamed représentant de l'école de pêche de Mostaganem paraissait satisfait de la démarche entreprise car songer présentement à former les petits métiers dans le domaine de la lutte contre le feu des navires et la survie en mer est une priorité que le secteur veut mettre au point. Personne ne trouve quoi à redire sur cette démarche mais le plus important est qu'elle doit revêtir tout l'intérêt des initiateurs qui ne doivent pas se contenter de quelques démonstrations et pratiques de courtes durées. Le plus important est la rénovation de la flottille, une mesure qui doit inclure le volet information, formation et apprentissage à l'égard des nouvelles pratiques de pêche, selon des normes usuelles. Cependant, les problèmes sociaux évoqués, lors de la visite du ministre de la Pêche, semblent évoluer de mal en pis. Les raisons sont nombreuses notamment les difficultés éprouvées dans l'encaissement des allocations familiales et les taxes et impôts imposés aux marins et armateurs. Dire qu'il faut disposer, à fin juin 2008, d'un certificat de base de sécurité à bord, sous-entend que le bateau ne pourra pas quitter le quai. Ce qui est, alors, une mesure restrictive, car en matière de formation, il n'est pas aisé de pouvoir l'assurer pour 3.000 à 4.000 matelots en seulement 3 mois. Et le vouloir veut dire aussi qu'il faut mobiliser une grande logistique pour y arriver. Peut-on, réellement, le faire sachant, au départ, que les moyens dont dispose le secteur sont en-deçà des besoins formulés? Avant de toucher les matelots, il serait judicieux de commencer par les patrons et les mécaniciens pour les former dans le domaine du combat du feu.
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