Alger - Bibliothèques, librairies et centres culturels

Alger - SILA: Loin du livre, tout près de la «chawarma» !





Un engouement particulier pour les gargotes de «chawarma» a été constaté au lendemain de l’ouverture du Salon international du livre d’Alger, à la Safex!


Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir)

Palais des expositions des Pins-Maritimes. Il est 11h. Une marée humaine envahit l’espace foire réservé au Sila.

Des files d’attente commencent à se former par dizaines. Non pas au niveau des stands de maisons d’éditions, mais à hauteur des sandwicheries.

Et pas seulement, puisque beaucoup affirment qu’ils viennent spécialement pour la «Barbe à papa» et les gaufres, qu’ils ne peuvent aisément trouver en dehors d’un rendez-vous international. La variété des livres a peu de succès devant celle des gaufres par exemple, qu’on propose, au chocolat, au miel, à la confiture…

Les gens en raffolent. Certains bavent avant même d’atteindre les présentoirs, vu l’étendue de la queue d’attente.

La «bouffe», ça commande de partout. De l’autre côté, à l’intérieur des pavillons, les initiés à la lecture ne font pas le poids.

La chawarma a décidément volé la vedette au livre, et généralement quand des visiteurs s’attardent devant un ouvrage, il y a neuf chances sur dix que celui-ci traite de questions religieuses ou d’ordre culinaire.

Du stand de l’Arabie Saoudite aux gargotes de «chawarma», c’est pratiquement les mêmes têtes qui font le va-et-vient. Entre un livre traitant de la sexualité selon l’islam et un sandwich bien garni, le bonheur absolu est atteint.

«Un sandwich et une boisson fraîche coûtent plus que le prix moyen d’un livre qui tourne autour de 400 DA. Mais je vois que le choix de nos visiteurs a été vite fait, l’alimentation de leur esprit passe par leur estomac !», proteste une jeune exposante, qui désespère de voir des acheteurs affluer sur son stand.

Mais ils sont pratiquement tous sur les terrasses des restaurants, en bas du pavillon principal, alors que l’horloge affiche 13h30 passées. L’odeur des fritures et des grillades est plus captivante que celles des feuillettes d’un bouquin.

«L’Algérien fait rarement dans la littérature, il passe droit au but: le tube digestif», ironise un journaliste rencontré sur place.

Il faut dire qu’une grande surface a été réservée à la sandwicherie et la restauration. L’espace séparant le pavillon central et celui de l’Ahagar pilule de boutiques de produits alimentaires.

Au deuxième jour du Salon international du livre, l’activité annexe s’est carrément installée en événement principal.

«C’est que les Algérois n’ont pas beaucoup de lieux ou d’occasions de divertissements. Lorsqu’un événement pareil pointe, ils en profitent de l’espace et ce qu’il offre comme activités parallèles…», pense un organisateur.

M. M.



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