L’exposition de l’artiste plasticien Nazim Laksi se tient actuellement à la galerie Ezzou’art à Alger. Intitulée Conjuguer au présent, elle est visible jusqu’au 3 juillet prochain. À travers cette exposition, l’artiste évoque la mémoire collective, le patrimoine, l’identité algérienne et la transmission intergénérationnelle.
Nazim Laksi s’attache à raconter une histoire, celle d’un peuple, d’un quartier et de ses femmes. Chaque œuvre présentée cherche à préserver un pan de la mémoire nationale et à valoriser des repères culturels profondément ancrés dans la société algérienne.
Une partie importante de cette exposition est consacrée à la Casbah d’Alger. L’artiste la représente à travers une série de compositions numériques enrichies de collages et de gouache. Escaliers pentus, venelles ombragées, porches anciens, échoppes d’autrefois, minarets, monuments... Nazim Laksi y rend hommage à ce quartier emblématique, véritable témoin de l’Histoire.
La Casbah est peinte comme une source d’inspiration, une figure protectrice, presque mythique. Les couleurs, choisies avec soin, contribuent à faire ressortir l’âme de cette cité portée au sommet à plusieurs périodes de l’histoire du pays.
Un autre axe fort de l’exposition est consacré à la femme algérienne. À travers une série de portraits réalisés en techniques mixtes (peinture, collage, dessin et outils numériques) l’artiste montre la femme dans différentes situations, en haïk, en train de manifester, jouant de l’imzad, souriante sans sa voilette ou engagée dans une cause.
Les éléments traditionnels comme le haïk et la voilette sont mis en valeur pour rappeler les usages et les repères culturels. Ces représentations cherchent à montrer une femme à la fois attachée à ses racines et pleinement ancrée dans son époque. Pour Nazim Laksi, la femme algérienne est à la fois gardienne des traditions et actrice de la modernité.
L’exposition dévoile également une série de tableaux réalisés à la peinture à l’huile. Ces « œuvres » mettent en scène des bouquets de fleurs, notamment des roses blanches, peints avec des tons clairs et délicats. Les nuances douces et les effets de lumière donnent à ces compositions florales un caractère presque palpable.
Nazim Laksi, diplômé de l’École supérieure des beaux-arts d’Alger, a hérité de la passion artistique de son père, Mohamed Laksi, lui-même artiste autodidacte. Il possède une solide maîtrise du dessin et accorde une grande importance à l’harmonie des couleurs dans chacune de ses œuvres.
Selon ses proches et ses visiteurs, sa démarche artistique repose sur une volonté forte de transmettre, de dialoguer et de s’engager à travers l’art. Son travail cherche à faire lien entre passé et présent, entre l’héritage ancestral et les questionnements contemporains.
L’exposition Conjuguer au présent est ouverte au public tous les jours à la galerie Ezzou’art, jusqu’au 3 juillet.
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Posté par : frankfurter
Ecrit par : Samy Terki
Source : L'écho du douar