Ain-Defla - El Abadia

Un cadre de vie très dégradé




La daïra d’El-Abadia avec ses trois communes, El-Abadia, Tachta et Aïn Bouyahia, qui comptait, à la fin de l’année 2009, une population estimée à 82 888 habitants, semble être restée en dehors du souci de l’amélioration du cadre de vie de ses habitants. Pourtant, la plaine d’El-Abadia est réputée pour ses terres fertiles pour les céréales, la pomme de terre et la tomate de Soug-Lethnine, qui ont pulvérisé tous les records de production en quantité, en qualité et en taux de rendement.
Cependant, malgré toutes ces richesses, les populations restent confrontées à de nombreux problèmes. La ville d’El-Abadia souffre de ses rues dégradées, boueuses, où les habitants pataugent dans de la boue en hiver, poussiéreuses en été, un éclairage déficient, des semblants de trottoirs semés de crevasses où il faut faire très attention à ne pas se casser une jambe, des quartiers qui ne donnent pas envie d’y mettre les pieds tel celui qu’on continue d’appeler la S A S ou, effectivement, le bâtiment où l’on torturait continue à servir à de multiples échoppes, bien que très délabré, tout près d’un marché où les grandes absentes demeurent l’hygiène, la propreté et l’organisation, marché pourtant tout proche de la grande mosquée. El-Abadia, qui a été touchée sévèrement par les séismes de 1954 et de 1980 compte 3 quartiers, Hay-Ennasr (la victoire), Hay-Ettadhamoun (solidarité) et Hay-El-Houria (la Liberté). Dans ces trois quartiers, on compte quelque 720 baraques préfabriquées dans lesquelles s’entassent des milliers d’habitants. Pour l’anecdote, selon un enseignant de la localité, Hay-Ettadhamoun est appelé ici le «Camp». Toujours selon lui, ce lieu a été effectivement un camp de prisonniers installé par la puissance coloniale sous le gouvernement de Vichy où furent internés des Espagnols et des Anglais. Par la suite, en 1944, ce furent des prisonniers allemands et italiens qui y séjournèrent. S’agissant des 720 baraques nombre de locataires en sont devenus propriétaires. Au wali, en visite la semaine dernière dans la daïra, les concernés ont sollicité une aide à la reconstruction. Ils ont, toutefois, pu avoir le permis de démolition et de reconstruction. Mais la commission chargée de la réception des dossiers n’a pas encore été installée dans la wilaya de Aïn- Defla, contrairement à la wilaya de Chlef, qui reçoit ce type de dossiers parce que largement concernée par l’éradication des logements préfabriqués. Il s’agit là d’un gros dossier à prendre en charge. Hay-Ezzitoun (quartier des oliviers) où des centaines de familles sont venues se réfugier durant l’exode des années 90, à la périphérie nord de la ville d’El-Abadia, est devenu un bidonville inextricable, véritable plaie dans le tissu urbain, où vivent quelques 132 familles. Des habitants de ce quartier ont été exhortés à revenir sur leurs terres d’origine et encouragés par des attributions d’aides au logement de 120 000 DA pour certains de 500 000 DA pour d’autres, sur des sites réhabilités et confortés. Certains y ont installé leur progéniture, mais ont continué à vivre dans ces habitats précaires, tandis que nombreux sont aussi ceux qui ont refusé de quitter les lieux ayant pris sûrement goût, durant toutes ces années, aux «facilités» de l’agglomération urbaine avec ce qu’elle comporte comme conforts» Tachta, cette autre commune au nord-ouest d’El-Abadia, se trouve confrontée à des glissements de terrain et des eaux de ruissellement causant des inondations, et vient de bénéficier d’une enveloppe de 15 milliards de centimes pour la construction d’un canal d’évitement des eaux pluviales, qui protégera la ville des inondations. S’agissant des constructions illicites érigées sur une assiette qui jouxte le lycée, le directeur de l’Exécutif a ordonné aux autorités locales d’éradiquer ce nouvel embryon de bidonville par l’attribution de 6 logements et permettre ainsi la réalisation des logements de fonction du lycée tout comme la commune s’est vue octroyer le projet de réalisation de 100 logements sociaux locatifs. Pour ce qui est du gaz de ville, la municipalité dit avoir déposé le dossier de réalisation auprès de la direction de l’énergie et des mines A Zougagha, un lieu-dit situé à 3 km au nord de Tachta, sur la route qui mène vers Soug-Lethnine, haut lieu de la plasticulture, un projet de réalisation d’un groupe de 30 logements ruraux a été entrepris sur un programme de 2003. La dizaine de logements qui a connu un début de réalisation se trouve actuellement dans un état de dégradation avancée, sans eau ni électricité ni assainissement pour les 3 familles qui y ont élu domicile, malgré toutes les difficultés que l’on peut imaginer. L’entrepreneur qui a réalisé une partie des travaux se plaint de n’avoir pas été payé à ce jour. «L’Etat a de l’argent et vous serez payé», lui a répondu le wali, en visite sur le site. L’opération ayant été clôturée depuis 2005, le directeur de l’Exécutif a alors pris la décision d’initier une nouvelle opération dans le cadre du Plan communal de développement (PCD) et de reprendre la réhabilitation du site de Zougagha. Les postulants à ces logements se disent prêts à revenir y habiter si ceux-ci sont réhabilités, mais ils disent aussi : «Nous refusons d’être jetés ici et abandonnés à notre sort» ajoutant : «On est souvent venus nous voir mais à chaque fois, on nous a raconté des histoires et les promesses n’ont pas été tenues….. On nous a souvent menti.» Toutefois, le wali a promis de nouveaux habitats ruraux si la demande venait à s’accroître. La réhabilitation de Zougagha n’est pas seulement une affaire de logements, mais aussi de moyens et de source de vie. Aussi, la direction de l’urbanisme et de la construction (DUC), l’APC et la direction des forêts en charge des Programmes de proximité de développement rural intégrés les P P D R I pour permettre à ces habitants de s’adonner au petit élevage par l’attribution de modules de caprins, d’ovins et apicoles, seront mis à contribution. A Ouled-Bassa, une autre localité à l’ouest de Tachta, zone limitrophe avec la wilaya de Chlef, c’est la route surtout qui pose problème aux habitants et aux écoliers. 13 km de route sont à reprendre et à remettre en l’état. Cela a été fait, dit-on, mais «ça n’a pas tenu longtemps », selon un élu local. Là aussi, instruction a été donnée pour la réhabilitation de ce tronçon.
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