Ain-Defla - TOURISME

Miliana, la perle du Zaccar... Ville des Cerises !



Miliana, la perle du Zaccar... Ville des Cerises !


Miliana, la perle du Zaccar... Ville des Cerises !
Miliana, est une commune algérienne de la wilaya d'Aïn Defla (ex- Duperré), chef-lieu éponyme de daïra (sous-préfecture) de Miliana, elle est située au sud du Dahra, sur les contreforts du mont Zaccar, dominant la vallée du Chelif.
La ville est bâtie à 740 mètres d'altitude sur une plate-forme rocheuse aux contours abrupts en saillie sur le penchant méridional du mont Zaccar qui la couvre entièrement au nord. Elle domine, à l'est et au sud la vallée du Chélif et à l'ouest un grand plateau qui s’étend jusqu'à la chaîne de l'Ouarsenis.. Miliana est une vieille cité, peuplée par des descendants d'Andalous, de Koulouglis et de Berbères du Zaccar La ville se situe à 113 km au sud-ouest d'Alger, à 111 km au nord-est de Tissemsilt (ex- Vialar), à 64 km à l'ouest de Médéa et à 92 km à l'est de Chlef (ex- Orléansville).
Les anciens historiens comme Pline l'Ancien et Ptolémée ont eu des divergences quant à l'origine, du toponyme de cette localité. Plusieurs appellations ont été citées telles que : Zucchabar ou Sugabar et Manliana ou Malliana. Le toponyme Zucchabar ou Sugabar (l'actuel Zaccar) a été mentionné dans les monuments épigraphiques indiquant l'emplacement princeps de la cité. Ce nom serait d'importation phénicienne ou libyco-berbère signifiant « marché du blé » . Le nom de Manliana ou Malliana est cité dans l'antiquité pour une agglomération située à l'emplacement actuel de la ville ou dans ses environs et Saint Augustin évoque un évêque de cette cité. Ce nom d'origine latine est attribué à une fille de famille patricienne romaine (Manlia) propriétaire de grands domaines dans cette région agricole de la vallée du Chélif. Mais selon d'autres auteurs, ce nom est berbère. Pline a, quant à lui, qualifié cette cité de Colonia Augusta.
À la conquête arabe Manliana fut arabisée pour devenir Miliana qui signifie "emplie de richesses" Miliana fut longtemps une capitale-refuge des rois Numides. En 105 avant Jésus-Christ; Jugurtha aurait été capturé non loin de la région. Une garnison romaine est fondée à Zucchabar par l’empereur Octave entre 27 et 25 avant Jésus-Christ.. La ville est citée lors de l'insurrection du chef berbère Firmus, en 375 ; le général romain Théodose a évacué Caesarea (Cherchell) pour occuper Sugabar. Elle a été l'une des grandes cités de la province de Maurétanie Césarienne et siège d'un évêché. Au Ve siècle, avec le déferlement des Vandales, la ville romaine s'effaça avec la plupart de ses monuments antiques. La ville fait partie du territoire des Maghraouas.
Entre 972 et 980, le prince berbère ziride Bologhine Ben Ziri fondateur d'Alger et de Médéa, construit une médina sur les ruines de la ville romaine. Durant cette période, la ville renait et connait une grande prospérité.
Elle est citée par plusieurs géographes musulmans. Au Xe siècle, Ibn Hawqal est le premier à citer la ville dans ses écrits. Il la qualifie de « Cité antique, pourvue de moulins que fait tourner son cours d'eau et possédant un grand nombre de canaux d'irrigation. ».
Au XIe siècle, Al Bakri écrit que Miliana fait partie, avec Alger et Médéa, des villes construites par Bologhine. Au XIVe siècle Ibn Khaldoun décrit la ville : « C'est une cité faisant partie du domaine Maghrawa Beni Warsifen dans la plaine de Chélif… Et que Boluggine a tracé le plan d'El Djezaïr, de Melyana et de Lemdiya. ».
Au cours de cette période, Miliana était un foyer de culture. Elle abrite un grand nombre d'érudits dans différentes disciplines et notamment des hommes de sciences, tels que : Ahmed Ben Otmane El Meliani, poète et écrivain du xiiie siècle et Ali Ben Omrane Ben Moussa El Miliani, théologien ou Ali Ben Meki El Miliani, théologien et juriste du XIVe siècle. À l'instar des autres villes du Maghreb, Miliana a connu plusieurs conquêtes ainsi que des troubles politiques. En 1081, Youssef Ibn Tachfin, chef des Almoravides occupe Alger, Médéa et Miliana. Par la suite, la ville est intégrée à l'empire Almohade en 1149. En 1184, les Beni Ghania s'emparent de la ville à l'instar d'autres villes du Maghreb central. L'année suivante (1185), les Almohades contre-attaquent, les Beni Ghania se replient alors en Ifriqiya. En 1238, les Hafsides de Tunis soutiennent leurs alliés les Beni Tudjin en possession de la ville et en 1261, ils assiègent la cité. En 1268, le souverain Zianide Yaghmoracen Ibn Zyan tente d’occuper la région de Miliana. La ville ne sera occupée par les rois de Tlemcen qu'en 1308 ; les Abdelwadides imposant leur autorité sur Miliana et sur presque toutes les villes du Maghreb central. Lors de la décadence du royaume Zianide, un prince de cette dynastie s'empare de Miliana, Médéa et Ténès en 1438, mais il est assassiné par son fils, El Mostancer qui devient roi de Ténès.
En 1517 Arudj Barberousse s'empare de la ville et de la vallée du Chélif. Miliana devient caïdat turc. Cependant la région connait de nombreux soulèvements contre l'autorité ottomane durant cette période, notamment la révolte de Bouterik, cheikh des tribus Soumata en 1544.
Après la prise d'Alger en 1830, les Français se heurtent à la résistance de la population qui fait allégeance à l'Emir Abdelkader qui installe à Miliana un califat en 1835. Le traité de paix de Desmichels garantit à l'Émir Abdelkader de prendre possession de Miliana à partir de 1835 où il fut accueilli chaleureusement par la population et les notables de la ville. En raison de la position géostratégique de la région, Miliana devint un califat gouverné par le calife Mahieddine Seghir (1835-1837) puis par le calife Ben Allel (1837-1840) qui disposait de 10 440 combattants. L'Émir y édifia plusieurs ouvrages dont le siège de son califat et une manufacture d'armes. La ville est occupée en 1840 par les troupes du maréchal Valée, mais la garnison est assiégée à plusieurs reprises par Ben Allel et les tribus locales. Des renforts furent alors dépêchés d'Alger par le maréchal Bugeaud pour approvisionner les assiégés.
Ben Allel meurt en 1843 et les troupes françaises incendient la cité en 1844 pour déloger les partisans de l'émir. L'empereur Napoléon III vient en visite à Miliana en 1865. En 1901, les tribus Righa d'Aïn Torki, sous la direction de Cheikh Yacob, se révoltent. Durant cette époque, la ville sera marginalisée au profit de Khemis Miliana de création coloniale.
En 1957 pendant la guerre de Libération nationale eut lieu à Oued Guergour au sud de Miliana une bataille opposant les moudjahidines à l'armée française.
Miliana dispose de plusieurs groupes musicaux spécialisés dans différents styles musicaux citadins algériens : musique andalouse, chaâbi et zorna. Elle accueille une manifestation de la musique andalouse, ce festival réunit des musiciens issus des trois écoles algériennes de la musique andalouse, la çan'a d'Alger, le gharnati de Tlemcen et le malouf de Constantine. La célébration du Mouloud "Mawlid Ennabaoui" (fête de la naissance du prophète Mohamed) à Miliana se distingue par la fabrication de m'narette, sortes de maquettes faites de bois et de roseaux en forme de mosquées, de tours et de bateaux. À la veille du Mawlid, un défilé des m'narette illuminées de bougies et achalandées de friandises et de fruits prennent le chemin depuis la mosquée Sidi Ahmed Benyoucef. La m'nara du quartier Chergua est considérée comme la meilleure, sa conception est inspirée de la flotte turque: un bateau à voiles mesurant deux mètres de long, décoré et orné de cinq canons en bronze et en bois.
Le Rekb de Miliana est une tradition de la tribu berbère des Beni Farh et de la région, c’est un pèlerinage annuel dans l'enceinte du mausolée de Sidi Ahmed Benyoucef. Des centaines de pèlerins venus de plusieurs régions du pays entament leur procession à partir de la ville de Messelmoun (wilaya de Tipaza) jusqu'au mausolée du saint. La fête des cerises de Miliana, est une manifestation socio-culturelle, qui se déroule durant la dernière semaine du mois de juin, elle a été célébrée pour la première fois aux lendemains de l'indépendance du pays, pour permettre aux visiteurs de découvrir les us et coutumes de la ville et de déguster les différentes confiseries faites à base de cerises. Elle a connu une rupture d'une décennie, puis à nouveau célébré dans le cadre d'un plan de réhabilitation des fêtes locales spécifiques à la wilaya d'Aïn Defla.
Quelques monuments qui remontent du XVIIe siècle subsistent de nos jours. L’ancienne demeure de l'Emir Abdelkader est un édifice de style mauresque situé en plein centre-ville, le bâtiment a été restauré et aménagée en musée de Miliana. Il comprend plusieurs salles d'expositions sur l’histoire de la région telle que des vestiges archéologiques d'époques romaine et musulmane, les résistances populaires pendant la conquête de l'Algérie par la France (1830) et également des objets ethnographiques du Sud algérien. La Mosquée de Sidi Ahmed Benyoucef est attribuée au saint Abu El-Abbas Ahmed Benyoucef Errachidi, une figure mystique, né à Kalaa des Beni Rached prés de Mascara au milieu du xve siècle, mort en 1526 et inhumé à Miliana en 1774 par Mohamed El-Kebir le bey d’Oran. Ce monument a fait l’objet des travaux d’aménagement. Le minaret El-Batha faisait partie d’une ancienne mosquée dite djemaâ El-Turc ou djemaâ El-Batha, elle est détruite vers 1844 pour aménager une place publique et son minaret a été transformé en horloge. La manufacture d’armes de l’émir Abdelkader, est située dans la banlieue Est de la ville, cette usine a été édifiée par l’émir vers 1839.
Les remparts, sont d’origine antique, mais ils ont subi de nombreuses transformations notamment en raison de l’extension de la ville coloniale.
La ville dispose d'un grand jardin public créé en 1890 (ex- jardin Magenta) .
Personnalités liées à la ville :
Sidi Ahmed Benyoucef Errachidi (1435-1524) dont le mausolée a été classé monument historique en 1978.
Alphonse Daudet (1840-1897), écrivain y a séjourné. Dans "Lettres de mon moulin" une nouvelle s'intitule "À Miliana".
Augustin Ferrando (1880-1957), peintre orientaliste, directeur de l'École des Beaux-Arts d'Oran, y est né
Marcello Fabri (1889-1945), poète, peintre orientaliste, essayiste, philosophe, critique d'art, dramaturge, fondateur de deux revues. y est né.
Mohamed Bouras (1908-1941), fondateur des Scouts musulmans algériens. y est né.
Mustapha Ferroukhi (1922-1960), résistant et homme politique y est né.
Ali la Pointe (1930-1957), Martyr et Héros de la Bataille d'Alger. y est né.
Walter Amsallem (1931-) ancien maire (1977-2001) de Beauvais, né à Miliana
Jean Kay (1943-2012), aventurier et écrivain, y est né.
Mohamed Benchicou (1952), écrivain et journaliste. y est né.
Mahfoud Ferroukhi (né en 1953), archéologue algérien. y est né.
Maël Assal




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