Ain-Defla - SOCIETE

Une commune confrontée au chômage et au manque d’eau potable



Cette commune est classée parmi les dix plus pauvres du pays. L’alimentation en eau potable se fait un jour sur deux,et ce, durant une heure seulement.

La commune de Djemaâ Ouled Cheikh relevant de la daïra de Djelida, située dans la wilaya de Aïn Defla, est classée par le ministère de la Solidarité nationale parmi les dix communes les plus pauvres d’Algérie et la première à l’échelle de la wilaya, a confié à El Watan le premier magistrat local. Une position qui ne semble pas inquiéter les autorités compétentes à l’échelle nationale et locale, croit-on savoir. Aussi, une commission nationale, composée de membres de la direction de la DAS, avait effectué, en 2010, une virée dans cette localité pour recenser les déficits, mais depuis, plus aucun signe de vie, soutient cet élu. En attendant, les 7510 habitants que compte cette commune, répartis à travers une dizaine de douars, sont confrontés à divers problèmes.

Routes dégradées en plusieurs endroits, absence de gaz de ville, bus de ramassage scolaire insuffisants et la liste est encore longue. Néanmoins, la priorité des priorités demeure incontestablement le manque d’eau potable, une préoccupation permanente dans cette commune agricole où l’on pratique essentiellement de la céréaliculture. En effet, fera savoir notre interlocuteur, le précieux liquide est distribué 1 à 2 heures tous les 2 jours, le reste du temps les gens sont contraints de parcourir plus de 6 km pour s’approvisionner de ce précieux liquide. Il existe bien un forage dans la commune, mais la station de pompage est à l’arrêt, car elle n’est pas raccordée au réseau d’électricité... L’autre problème dont souffrent les citoyens dans cette commune est le chômage. Selon le même responsable, la commune enregistre un taux de chômage de l’ordre de 95%. «La décennie noire a appauvri tout le monde dans cette région, et il n’existe aucune perspective d’emploi», explique le responsable. Dans ce sillage, il fera remarquer que pas moins de 500 jeunes recrutés dans le cadre du dispositif du pré emploi seront en rupture de contrat à la fin du mois en cours.

Si des mesures urgentes ne sont pas prises d’ici là par les autorités compétentes, ces derniers viendront grossir le lot des quelque 300 autres en quête d’emploi dans cette commune, apprend-on de même source. Dans la foulée, le maire de cette municipalité démunie lancera un appel aux investisseurs leur demandant d’ouvrir des carrières au niveau des nombreux sites de minerais d’argile et de plâtre s’y trouvant pour créer de l’emploi. Dans le domaine de la santé, la situation n’est guère reluisante, notamment dans le douar Taghlissia 1 où la salle de soins demeure fermée, contraignant les habitants à faire 22 km pour une simple injection, indiquent des sources locales. Quant aux activités destinées à la jeunesse, celles-ci sont quasi nulles, car la bibliothèque comme la salle polyvalente ressemblent davantage à des structures sans âme en l’absence d’équipements suffisants et d’encadrement. «Ces espaces sont certes ouverts, mais n’offrent aucune activité digne de ce nom», a avoué notre interlocuteur. S’agissant du secteur de l’éducation, les parents d’élèves attendent avec impatience la réalisation d’un lycée qui évitera à leur progéniture de parcourir des kilomètres.

A signaler, en revanche, que la commune a bénéficié d’un projet d’envergure dont l’étude a coûté cher. Il s’agit de la construction d’un pôle religieux, une sorte de grande zaouïa avec sa mosquée au nom déjà choisi de Ennour cheikh Sidi Belgacem. La concrétisation de cet édifice, dont les travaux viennent d’être lancés, se fera grâce aux dons des bienfaiteurs, nous dit-on. Au pays des Chikhaouis par excellence, on voue encore une grande dévotion aux saints marabouts et à leur mausolée, nombreux dans ce coin de la wilaya de Aïn Defla.

Enfin, pour l’histoire, rappelons, d’après la même source, que le premier martyr de toute la wilaya de Chlef à laquelle était rattachée Djemaâ Ouled Cheikh avant son découpage administratif est tombé les armes à la main sur ces terres qui s’étendent à perte de vue ; il s’appelait Mansour Abdelkader Kheddaoui.
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