Tlemcen : Reprise des cérémonies de mariage et craintes des loueurs de salles

Les mariages ont rarement été mis à si rude épreuve que lors de l'épidémie de coronavirus de ces deux dernières années. La pandémie a sévèrement freiné le nombre d'unions célébrées dans les salles de fête et le secteur de l'événementiel a été durement touché par la crise sanitaire dans la wilaya comme ailleurs. Beaucoup de couples qui prévoyaient de se marier en 2020 ou 2021 ont été forcés à reporter leur projet en raison de la Covid-19. « Depuis la fête de l'Aïd, je constate que les réservations reprennent de plus belle. Ce qui me fait de la peine, c'est que certains fiancés ont dû patienter deux ans pour se dire oui. Nous aussi, on a passé de pires moments à cause des reports, des annulations, des confinements et l'interdiction d'organiser des mariages et autres réceptions pendant toute la durée de la crise du coronavirus. Mais, Dieu merci le virus est parti ! », s'enthousiasme Amine Benhabib, propriétaire de la salle « El Foursène » basée à Ain Defla depuis 5 ans. « Ces derniers jours, je commence à recevoir de plus en plus de demandes alors que depuis plus de deux ans, ma salle était restée fermée. On ne voulait pas avoir de problèmes par rapport aux restrictions imposées par les pouvoirs publics, afin d'éviter la propagation du virus. Aujourd'hui, nous avons baissé les prix de 50%. Mais, nous déplorons l'activité informelle qui commence à sévir comme avant. Certaines personnes ne payent ni impôts et louent leurs maisons et garages pour organiser des mariages. Elles activent sans agrément ni aucune autorisation et dans des conditions lamentables et même très dangereuses pour les familles ! », ajoute-t-il.Même constat chez les loueurs de salles. « Je constate un petit emballement en raison de la levée des règles de la santé publique qui permettent désormais une reprise des mariages. Les cérémonies sont actuellement autorisées, mais, je dois dire que le coronavirus nous amène à revoir une grande partie de notre organisation pour assurer toutes les conditions favorables aux gens pour leur permettre de festoyer en toute liberté avec leurs invités», souligne M. Bali qui dispose d'une salle de fête à Hay Sidi-Otmane. Pour le propriétaire de la salle «Afrah» d'Abou Tachfine, «l'heure est désormais venue pour rattraper le temps perdu car nous en avons beaucoup souffert des restrictions sanitaires lors de cette pandémie de Covid-19, qui a limité les rassemblements publics et privés pendant de longs mois ! Nous sommes quand même optimistes cette année puisque le contexte semble plus favorable surtout avec la saison estivale qui s'approche où la demande sera particulièrement forte après les deux années précédentes qui avaient refroidi les couples ».
Il faut ajouter que cette nouvelle étape est profitable aux prestataires (traiteurs, photographes, musiciens, loueurs de la robe de mariée et loueurs de véhicules), qui proposent leurs offres aux fiancés pendant la période estivale, entre juin et septembre et pendant les autres périodes de l'année. Certains loueurs ont donné un nouveau look à leurs salles de fête lors de cette pause sanitaire. Outre des travaux d'extension, d'aménagement et de réfrigération, beaucoup d'entre eux ont décoré leurs salles en y ajoutant de nombreux éléments de décoration indispensables pour une salle de mariage offrant un cadre parfait pour des clichés incroyables et des souvenirs inoubliables pour les familles et proches, tels que, les ballons colorés et bouquets de fleurs exposés pour proposer une atmosphère à la fois romantique et chaleureuse de la soirée et luminaires (guirlandes) à couper le souffle.
A noter que des associations caritatives habituées à supporter les frais de mariage des jeunes démunis s'apprêtent elles aussi à organiser des mariages collectifs après le retour des cérémonies.