Ain-Defla - Hôpital abandonné d’Ain Nsour	(Commune de Miliana, Wilaya de Ain Defla)

L’Hôpital Ain Nsour à Miliana : Un Symbole d’Abandon et de Souffrance


L’Hôpital Ain Nsour à Miliana : Un Symbole d’Abandon et de Souffrance

L’hôpital Ain Nsour, situé à environ 11 km au nord de Miliana dans la wilaya d’Aïn Defla en Algérie, incarne parfaitement l’archétype du lieu maudit par la souffrance et l’abandon. Construit dans les années 1970-1980 et initialement dédié à la prise en charge des insuffisants respiratoires, cet ancien établissement de santé est aujourd’hui une vaste carcasse de béton et de murs décrépis, engloutis par la végétation. Ses couloirs vides et ses bâtiments en ruine attirent les amateurs d’exploration urbaine, mais ils évoquent aussi des récits de hantise, avec des bruits inexplicables, des portes qui claquent et des ombres furtives rapportés par les visiteurs. Cet article explore l’histoire, le déclin et l’état actuel de ce site emblématique.

Histoire de la Construction et Objectif Initial

L’hôpital Ain Nsour, officiellement connu sous le nom de Centre des insuffisants respiratoires Aïn N’sour, a été créé par décret présidentiel en 1987, portant sur l’organisation de centres spécialisés pour les affections respiratoires en Algérie. Les travaux de construction ont été menés entre 1982 et 1987, bien que certaines sources mentionnent une date antérieure de 1975, possiblement liée à la phase de planification. Des témoignages évoquent une conception architecturale moderne, peut-être influencée par une collaboration internationale.

Situé dans la commune d’Aïn Torki, à plus de 1 000 mètres d’altitude au pied du mont Zaccar, le centre profitait d’un cadre forestier ensoleillé et d’un air pur, idéal pour traiter les troubles respiratoires comme l’asthme. Il accueillait principalement des jeunes de 6 à 17 ans venus de tout le pays, offrant non seulement des soins médicaux, mais aussi une scolarité continue, des activités sportives et des loisirs touristiques. Ce mélange de sanatorium et de centre éducatif en faisait un lieu unique, alliant santé et récréation dans un site riche en biodiversité.

La Fermeture en 1994 et les Raisons de l’Abandon

Malgré ses beaux jours initiaux, l’hôpital n’a pas fonctionné longtemps. Il a été fermé en 1994 pour des raisons sécuritaires, dans le contexte de la décennie noire en Algérie – une période de guerre civile marquée par le terrorisme et l’insécurité. La région de Miliana, comme beaucoup d’autres en Algérie, a été touchée par les violences, rendant impossible la poursuite des activités dans un site isolé et vulnérable. Depuis, l’établissement reste clos, malgré des appels répétés à sa réhabilitation.

État Actuel : Une Ruine Engloutie par la Nature

Aujourd’hui, l’hôpital Ain Nsour est une ruine impressionnante, envahie par la végétation et marquée par le temps. Ses murs décrépis et ses structures en béton évoquent un passé de souffrance, avec des échos imaginaires de gémissements de patients. Le site attire les explorateurs urbains, qui rapportent des expériences troublantes : bruits de pas dans les couloirs vides, portes claquant sans raison, et ombres furtives aux étages. Des vidéos et publications sur les réseaux sociaux documentent ces visites, transformant l’endroit en un lieu livré aux fantômes. Des excursions nocturnes sont même organisées, combinant randonnée et exploration.

Perspectives et Appels à Réhabilitation

Malgré son état de délabrement, des voix s’élèvent pour rouvrir l’hôpital. Lors de la pandémie de COVID-19, des suggestions ont émergé pour le transformer en centre de prise en charge des maladies contagieuses ou d’isolement. Plus récemment, des débats appellent à sa réhabilitation, soulignant son potentiel comme centre médical ou touristique. La région environnante, avec ses forêts et sa biodiversité, pourrait intégrer un projet d’écotourisme plus large.

En conclusion, l’hôpital Ain Nsour reste un témoignage poignant du passé algérien, mêlant progrès médical avorté et cicatrices de la guerre civile. Son avenir dépendra de décisions politiques pour le sauver de l’oubli total, ou le laisser comme un monument à l’abandon, fascinant et effrayant à la fois.



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