Ain-Defla - Djillali Bounâama

Djillali Bounâama a enfin sa stèle



Les travaux d'une stèle s'étendant sur une superficie de 465 m², qui ont débuté le 14 novembre 2007 en plein centre de la ville de Oued Fodda, viennent d'être achevés récemment.

Ce jeudi, à l'occasion de sa date de naissance (né le 16 avril 1926 en plein coeur de l'Ouarsenis) qui coïncide avec la célébration de la Journée de la science, Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des anciens moudjahidine, accompagné du wali et des autorités civiles et militaires ont déposé une gerbe de fleurs sur la nouvelle stèle à la mémoire du chahid.

Cette réalisation constitue une manière de rendre hommage à un homme dont la vie a été un modèle de lutte et d'abnégation pour le pays. Parmi les présents qui étaient nombreux, il y avait des compagnons d'armes, venus de plusieurs wilayate, qui ont partagé avec le chahid les innombrables souffrances du maquis ainsi que d'autres membres de la famille révolutionnaire.

Si son anniversaire coïncide avec la Journée de la science, lui aussi avait une grande soif d'apprendre davantage. Après avoir achevé ses études primaires dans son village natal, animé d'une volonté de fer et assoiffé de savoir et de science, il a poursuivi ses études par correspondance jusqu'à atteindre le niveau de terminale. Il a reçu la convocation pour l'examen du baccalauréat mais il ne s'est pas présenté. Bounâama avait fait échouer tous les plans et opérations menés par les services psychologiques de Godard et qui visaient le noyautage, la division de l'ALN et risquaient de faire avorter la Révolution. Mais c'est grâce à ses qualités d'homme hors du commun, d'un fin stratège, doué d'une grande intelligence, que les tentatives ont été déjouées.

Ainsi, le contre-maquis qui avait été implanté entre Oued Fodda et les Attafs, dans la vallée du Chélif, par les services spéciaux de l'état-major français, avait pour but de noyauter l'ALN et de jeter la confusion au sein de la population. Devant ce danger, il fallait réagir vite et c'est ce que fit Bounâama. A la tête du commando Djamel, il va lancer l'assaut contre le camp de Kobus en mai 1958, qui fut totalement détruit, le traître Kobus et plusieurs de ses lieutenants seront éliminés lors de cette opération. Avant l'assaut, Bounâama avait prononcé une allocution au rassemblement de Tiabine dont nous produisons le début de sa déclaration: «Officiers, sous-officiers, djounoud, l'heure est venue de débarrasser le pays et la Révolution d'un traître qui n'a cessé, depuis son déclenchement, de lui porter des coups terribles. L'heure est venue de mettre un terme à ses agissements. En collaboration étroite avec l'ennemi, l'homme a déclenché une propagande tendant à tromper le peuple et les jeunes de toute cette région...».

Le pouvoir gaulliste lança en 1958 la fameuse paix des braves qui était une tentative très grave de division de l'ALN et d'affaiblissement du potentiel de résistance. De main de maître, il déjoua magistralement ce qu'on a appelé «l'affaire des Elysées» et réussit ainsi à mettre en échec ce grand piège de l'ennemi. Toutes les opérations de grande envergure telles que «Courroie», «Matraque», etc. ont été mises en échec par Bounâama. Ces opérations avaient pour but de venir à bout de ce bastion inexpugnable l'Ouarsenis et de son prestigieux chef Bounâama dit Si Mohamed. Avant le déclenchement de l'opération «Courroie» qui allait être lancée par le général Challe, ce dernier avait nommé le général Gracieux. Pendant le temps de la préparation, Gracieux s'adresse à Si Mohamed en lançant des tracts au-dessus de Bab-Bakouche où l'on pouvait lire: «Bientôt je vais me balader à pied dans l'Ouarsenis», Si Mohamed lui répond aussi par tract: «Vous êtes le bienvenu, et nous nous préparons à l'accueil que vous attendez de nous».

Une fois l'opération déclenchée où l'ennemi avait mis des moyens colossaux (humains et matériels), Si Mohamed, grâce à sa ruse, la tactique de la guérilla où il ordonna l'éclatement des unités en groupes restreints avec la fixation d'objectifs précis, préserva le gros de ses effectifs mettant ainsi en échec cette grande opération préparée par les généraux français formés dans les grands écoles militaires.

Si Mohamed se distingua dans d'autres activités telles que le renseignement, la communication, etc. qui eurent un retentissement considérable sur le plan international et donneront une tournure décisive à l'issue de la lutte de libération.

Si Mohamed est mort héroïquement avec certains de ses compagnons le 8 août 1961 à Blida mais dans nos coeurs il restera toujours vivant.





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