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En l'absence d'Ouyahia et de Sellal



Les avocats qui se sont succédé au prétoire ont tenté de démontrer que Mahieddine Tahkout n'était pas un novice dans le monde des affaires.Le sixième jour du procès a été marqué par une plaidoirie offensive du collectif des avocats de l'homme d'affaires Mahiedinne Tahkout et des membres de sa famille qui ont tenté de démonter les actes d'accusation. L'audience s'est déroulée, encore une fois, en l'absence des anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, à cause de la détérioration de leur état de santé. Ahmed Ouyahia aurait même été évacué, selon son avocat, à l'hôpital.
D'emblée, les membres de la défense de Mahieddine Tahkout ont successivement déclaré maintenir leurs réserves exprimées lors de l'ouverture du procès, à savoir le jugement de leur client pour les mêmes faits plusieurs fois, la récusation de la constitution du ministère de l'Industrie comme partie civile et l'inconstitutionnalité du procès en l'absence d'une Haute Cour pour statuer sur le cas des hauts responsables de l'Etat.
Le collectif de défense a également contesté la demande du procureur de la République consistant en la saisie des biens de l'homme d'affaires et de sa famille, soutenant que certains ont été acquis en dehors de la période des faits incriminés, s'étalant entre 2014 et 2019, et d'autres avant même la promulgation de la loi sur la lutte et la prévention contre la corruption, réclamant, en outre, l'annulation des poursuites judiciaires contre leur client, son fils et ses trois frères, en raison de "nombreuses violation de procédures constatées lors de l'instruction". Dans ce sens, il a été soutenu que "Mahieddinne Tahkout a été convoqué 18 fois par la police judiciaire et à chaque fois il a été interrogé exclusivement sur ses multiples investissements. Le 9 juin 2019, il a été ramené au tribunal de Sidi M'hamed à 9 heures du matin, mais n'a été interrogé qu'à 4 heures du matin du 10 juin puis placé sous mandat de dépôt sans l'informer du contenu de son dossier, ce qui est une violation des droits des justiciables". Et d'assurer : "Tahkout n'a bénéficié d'aucun crédit d'une banque algérienne ou étrangère et l'instruction n'a pas prouvé le contraire", notant que dans le dossier judiciaire, "on parle arbitrairement d'un logement LSP dont aurait bénéficié le fils de son frère Rachid âgé de 5 ans et que Mahieddine Tahkout a entravé une transaction entre l'Etusa et la SNVI en 2010 pour rafler un marché en 2015".
La défense a relevé également que dans l'arrêt de renvoi, il n'est pas mentionné les affirmations du directeur général de l'Etusa, sur les gains de 200 milliards de centimes engrangés par cette entreprise publique, grâce à la location des bus de Tahkout, au lieu d'en acheter des neufs. Me Bourayou a, en outre, a rejeté l'accusation d'enrichissement grâce à d'indus avantages accordés par de hauts anciens responsables de l'Etat. "Mahieddine Tahkout a commencé de zéro puis a créé sa première affaire avec 4 bus seulement sans solliciter un appui ou un crédit bancaire", précisant que le volet des avantages accordés lors des transactions économiques relève du tribunal administratif, seul habilité à trancher les contrats conclus. Les avocats qui se sont succédé au prétoire ont tenté de démontrer que Mahieddine Tahkout n'était pas un novice dans le monde des affaires.
"Il a une expérience de 18 ans en tant que commerçant et 33 ans comme investisseur", argumente-t-on avant de relever que "le code des investissements a été élaboré par le gouvernement et voté par le Parlement. Mahieddine Tahkout n'a pas le pouvoir, ni l'autorité de confectionner une loi sur mesure. Contrairement aux affirmations de la police judiciaire, il n'a pas non plus contracté un crédit bancaire de 27 milliards de dinars". La défense du patron de Cima Motors s'est interrogée aussi à propos du sort d'un concessionnaire qui, selon elle, "a bénéficié des mêmes avantages dans le cadre de l'assemblage automobile mais n'a pas fait l'objet de poursuites judiciaires", affirmant que TMC Manufacturig de Tahkout a respecté "le cahier de charge de l'usine de montage de véhicules de Tiaret, selon même le rapport de la commission d'inspection constituée de plusieurs représentants de départements ministériels, dépêchée sur les lieux par Sellal, après les accusations via les réseaux sociaux d'importer des véhicules Hyundai entièrement assemblés dans les conteneurs, à part les roues." "Posséder des biens n'est pas une preuve de blanchiment d'argent", plaide-t-on, soutenant, par ailleurs, que les différentes directions ont accordé le droit d'exploitation d'un terrain devant servir de plateforme d'un terminal cimentier à Tahkout, au niveau du port de Skikda, dans le respect de la réglementation en vigueur.
Transaction qui n'obéit pas selon le droit maritime, affirment les avocats, à un cahier de charges. Pour ce qui est des affaires conclues dans le secteur du transport urbain, les plaidoiries en faveur de Mahieddine Tahkout rappellent que la transaction conclue du temps de l'ex-ministre des Transports, Abdelghani Zaâlane, "n'a rien de douteux puisqu'elle a été renouvelée pendant l'incarcération de Mahieddine Tahkout par l'administrateur du groupe avec l'accord de la commission compétente". La défense de son fils Bilal ? à qui il est reproché l'acquisition d'un terrain à El Bayadh sur intervention de son père auprès de l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul ? a répliqué "qu'il n'était pas interdit à Bilal Tahkout d'investir dans l'agriculture et qu'il a postulé pour l'acquisition de ce lot de terrain, qui s'est avéré par la suite non agricole, sans aucune interférence". Pour les avocats de Bilal Tahkout, "il n'existe dans le dossier aucune preuve de son implication dans une affaire de corruption ou de blanchiment d'argent.
Son seul tort et de s'appeler Tahkout", estimant que les poursuites en cours "ont exterminé toute la famille". La défense de Hamid, frère de Mahieddine Tahkout, a indiqué, pour sa part, que "la loi qui n'est pas rétroactive ne permet pas la saisie de ses biens acquis depuis 15 ans". Celle de son frère Rachid a plaidé le "manque de preuve et une instruction basée sur des rumeurs. Alors qu'il n'existe aucune trace dans le dossier judiciaire de crédits bancaires ou d'un investissement à l'étranger. Nous sommes devant de supposés délits."
Nissa H.
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