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Elle s'annonce d'ores et déjà difficile à BéJAIA



Tout porte à croire que la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre prochain ne saurait être une mince affaire dans une région "rebelle" comme Béjaïa, d'où l'étincelle de la révolution pacifique en marche est partie, un certain 16 février 2019. Bastion des résistances et des luttes démocratiques depuis la nuit des temps, la région de la Basse-Kabylie, qui s'est amplement engagée dans le mouvement populaire, est connue pour être un terrain hostile aussi bien pour les tenants du pouvoir que pour les élections.De ce fait, les partisans du scrutin présidentiel prévu le 12 décembre, ainsi que leurs relais locaux auront sans aucun doute du mal à faire campagne en faveur d'une élection rejetée par la majorité des Algériens.
Pour preuve, jusqu'à hier, à la veille du lancement officiel de la campagne électorale, aucune affiche des cinq candidats en lice n'a fait son apparition sur les tableaux d'affichage, encore moins dans les espaces publics. Hormis les sièges habituels du RND et de Talaie El-Houriat, dont les portes sont toujours fermées, aucune permanence électorale n'a vu le jour, pour le moment, à Béjaïa.
C'est dire que les partisans de la feuille de route du pouvoir auront du mal à faire campagne sur le terrain, dans la mesure où les hirakistes se sont résolus à leur barrer la route, quitte à aller jusqu'à l'affrontement. D'où le risque d'assister à des scènes de heurts et de violence qui pourraient entacher le déroulement de cette campagne qui s'annonce très chaude.
En témoignent, d'ailleurs, les graffitis réalisés par les activistes du hirak sur les murs et les espaces publics, tant au chef-lieu de wilaya que dans les autres localités. "Nous allons chasser les vautours", "Béjaïa n'est pas à vendre", "Pas de cachir à Béjaïa", "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Béjaïa ne votera pas le 12 décembre 2019", ont-ils tagué sur plusieurs murs et façades d'immeubles de la ville des Hammadites.
Pour le jeune militant Massinissa Mouri, la population béjaouie, qui réclame depuis neuf mois le départ de tous les symboles du système, ne pourra cautionner une telle mascarade électorale. "Qui osera aller voter le 12 décembre prochain, quand on sait que nos frères et s?urs croupissent encore dans les geôles du pouvoir '" s'est-il interrogé.

KAMAL OUHNIA
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