Algérie - Revue de Presse

Divergences sur l'émigration clandestine et la sécurité



Les travaux de la 14e Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale (CIMO ou 5+5) ont été l'occasion pour le ministre algérien, Yazid Zerhouni, de défendre le droit aux Algériens de circuler librement en Europe. A l'heure où le nombre de candidats algériens à la harga ne cesse d'augmenter, le ministre de l'Intérieur a estimé que cette problématique devrait être traitée dans « le respect de la dignité humaine ». Ce qui nous intéresse le plus, en tant qu'Algériens, c'est de chercher d'abord comment améliorer les conditions de circulation et de séjour de nos ressortissants et leur établissement dans les pays européens », a-t-il indiqué, ajoutant que « le gouvernement algérien a toujours montré qu'il assumait sa responsabilité à l'égard de ses citoyens en situation irrégulière ». M. Zerhouni a plaidé en faveur d'un assouplissement des lois sur l'émigration d'autant que, a-t-il souligné, nous sommes d'accord, au sein de ce forum (5+5), pour la création d'un « espace commun de prospérité où les citoyens propriétaires de cet espace pourront circuler librement ». « C'est la raison pour laquelle nous continuerons à appeler nos partenaires européens à améliorer constamment les conditions de facilitation de la circulation des personnes et nous souhaitons aussi que nos partenaires des 5+5 se fassent les porte-parole de notre forum auprès de l'espace Schengen de manière générale », a-t-il ajouté.Le discours aux accents conciliateurs du ministre algérien semblait en décalage avec les orientations des ministres européens. Le ministre français de l'Immigration, Eric Besson, a, par exemple, appelé à la création d'un « visa commun méditerranéen » destiné aux étudiants les plus méritants. Une idée qui rappelle le concept de « l'immigration choisie » prônée par le président Sarkozy. M. Besson a, en parallèle, plaidé pour « un renforcement de la lutte contre l'immigration illégale » avec une aide des pays du Nord à ceux du Sud pour « accroître leurs capacités de surveillance ». Le ministre a rappelé que la France et l'Italie ont demandé récemment à l'Union européenne un renforcement de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex.« L'Algérie n'a pas de complexe »L'autre question qui a été au c'ur des discussions entre les ministres de l'Intérieur est celle du terrorisme. Le ministre algérien s'est distingué, là aussi, par un discours en déphasage avec ses collègues européens. « Nous considérons que la lutte antiterroriste ne peut se résumer uniquement aux seules solutions sécuritaires, mais elle doit englober aussi le traitement de la matrice idéologique de ce phénomène », a déclaré M. Zerhouni à la presse. « Pour certains pays de l'autre côté de la Méditerranée, on ne pense qu'au radicalisme musulman. Or, il existe d'autres idéologies radicalistes, extrémistes et intégristes, qui ont pour essence le christianisme et le judaïsme », a-t-il souligné, ajoutant que « certains concepts négativistes, formulés et exprimés par d'autres extrémistes apportent de l'eau au moulin de ce que nous appelons la matrice idéologique du terrorisme ». Il s'agit, a-t-il expliqué, de concepts « inacceptables », car ayant pour origine non seulement un radicalisme religieux, mais également des positions politiques qui font penser à des philosophies et à des concepts que nous avons connus durant la Seconde Guerre mondiale et dont nos amis européens ne semblent pas encore mesurer les effets dévastateurs. S'agissant de la position de l'Algérie à ce sujet, le ministre a indiqué avoir expliqué à ses homologues européens que « notre pays, qui a donné Saint Augustin et abrité le grand Rabbin, actuellement enterré à Tlemcen, n'a aucun complexe de ce côté-là ». Lors de la précédente édition, tenue l'année dernière à Nouakchott, les ministres des pays de la CIMO s'étaient engagés à coordonner les efforts en matière de communication pour lutter contre la propagation du terrorisme et la cybercriminalité. Sur le volet de la lutte contre le crime organisé, les pays membres de la CIMO avaient réaffirmé leur volonté de renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent et le trafic de stupéfiants.



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