Algérie - Revue de Presse

Deuil et colère à Mostaganem



Depuis le naufrage du Béchar, la famille Ould El Bey de Mostaganem, dont le fils Habib compte parmi les disparus, n?en finit pas de vivre dans une tragédie. Alors que dès les premiers instants, les nombreux amis et la famille continuent inlassablement à venir apporter un peu de réconfort, les parents de la victime ne comprennent pas le silence des responsables. Pour le frère cadet, ce naufrage est aussi celui de l?ensemble de l?Etat algérien, soutiendra-t-il avec véhémence. Le père qu?entoure un groupe d?amis d?enfance crie sa douleur face au mépris des autorités. Il craint pour la santé de son épouse qui, dès l?annonce de la disparition de Habib, s?est retranchée dans un silence effrayant. L?absence de soutien psychologique ainsi que le dédain qui caractérisent et le Groupe Cnan et les responsables à tous les échelons de la hiérarchie administrative, sont ressentis par toute la famille comme un indescriptible mépris à leur égard. Ils ne cessent de ressasser l?incroyable cafouillage qui suivra le naufrage du navire. Alors que dès le JT de minuit, les plus insensées appréhensions étaient dans tous les esprits, il aura fallu toute la matinée de l?Aïd pour qu?une employée au siège de la Cnan daigne confirmer la disparition de leur fils. Pendant que toute la famille s?attendait à une rapide prise en charge de la part des responsables, il n?en sera rien. C?est la gorge nouée que le père criera sa colère devant cette désertion de l?autorité et cette faillite de la gouvernance. Une semaine après le drame, il ne veut pas comprendre qu?à aucun niveau, pas un seul responsable n?ait pris l?initiative de se rapprocher de la famille ne serait-ce que par un simple coup de téléphone, voire un petit télégramme. On se demande où est cette solidarité nationale dont on ne cesse de ressasser les performances à longueur de journaux télévisés. A ses yeux, il y a eu défaillance à tous les niveaux. A Tigditt - ce quartier populaire qui ne vit que pour et par la mer - tout le monde abonde dans le même sens. Sont renvoyés dos à dos ministres, dirigeants de la Cnan, ENTV et responsables locaux. Partout ce sera le même cri de colère devant ce formidable ratage pendant et après le drame. En attendant la remontée du corps du disparu, tout le monde prie pour que l?attente soit aussi courte que possible. Car sans la dépouille, le deuil ne pourra s?accomplir.
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