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Des travailleurs du pré-emploi réclament leur intégration




Des dizaines de femmes, employées dans le cadre du Programme d'insertion des diplômés (PID) et du Dispositif de l'activité de l'insertion sociale (DAIS), mis en place par la Direction de l'action sociale et de la solidarité (Dass), et dont les contrats sont arrivés à terme, ont manifesté, hier, devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou.Durant tout le temps qu'a duré ce rassemblement, les manifestantes ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Où sont nos droits '", "Nous demandons notre réintégration" et "Non à la hogra". À travers cette énième action, les manifestantes ont exigé le renouvellement de leurs contrats de travail dans le cadre du dispositif de l'agence de l'emploi Anem et non de la Dass, ainsi que l'intégration des membres remplissant les conditions exigées dans des postes d'emplois permanents. "À la base, nous sommes toutes employées dans le cadre du pré-emploi avec l'espoir d'être recrutées un jour. Seulement et après plusieurs années de travail, notre espoir est tombé à l'eau", a déclaré, sur place, Sadjia, une manifestante.
"C'est une situation aberrante car certaines ont accumulé plus de six ans d'expérience avant d'être renvoyées chez elles. Le comble, c'est que nous sommes à notre onzième action devant le siège de la wilaya et aucun responsable n'est venu nous voir et nous écouter", a-t-elle poursuivi. "Un arrêté interministériel, n°25 du 16 décembre 2019, fixant les modalités d'intégration des pré-emplois de l'Anem et de la Dass existe mais malheureusement, nous ne sommes pas concernées par cette mesure car nos contrats sont arrivés à terme avant cette décision", a regretté notre interlocutrice, avant de lancer : "Nous voulons nos droits, dont l'accès au travail par le renouvellement de nos contrats. Nous sommes victimes de la politique du filet social et mettre fin à nos contrats, après plusieurs années d'exercice, est un acte aberrant." "Nous vivons une situation de marginalisation et d'injustice", a fulminé Tinhinane, une autre jeune femme ayant pris part au rassemblement.
Il y a trois jours, ces mêmes femmes ont déjà organisé un sit-in devant le siège de la wilaya. "Je suis recrutée dans le cadre du DAIS et je ne gagne que 5 460 dinars par mois et mon emploi ne tient qu'à un fil. Je ne sais même pas si mon contrat sera renouvelé et j'ai peur de me retrouver sans aucun sou pour nourrir mes enfants. Nous demandons nos droits et notre titularisation avec un salaire digne et un droit à la retraite", a martelé une protestataire avant qu'une autre n'enfonce le clou : "Toutes les employées des dispositifs sociaux endurent des menaces et des harcèlements. Nous sommes ignorées, piétinées sans pouvoir nous protéger."
À noter qu'à travers la wilaya de Tizi Ouzou, ils sont plusieurs milliers à être recrutés dans le cadre de ce dispositif précaire qui ne couvre même pas leurs frais mensuels de transport.
K. Tighilt/K. Aït Oukaci
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