Algérie - Revue de Presse

Des résultats en deçà des potentialités




Depuis le 3 août 2001, de nouvelles dispositions réglementaires régissent le secteur de la pêche. Si pour le ministère de tutelle ce nouvel arsenal juridique permettra d?impulser une nouvelle dynamique, pour les professionnels,en revanche, les conditions auxquelles ils doivent se soumettre désormais en vertu de la loi-cadre 01-11 promulguée en 2001 pour exercer leur métier ne sont que des obstacles en plus. En effet, ils ont relevé un durcissement dans l?octroi de soutien financier à l?investissement mais aussi pour avoir une autorisation de pêcher. Nombreux sont les pêcheurs qui dénoncent la bureaucratie. Pour concrétiser un projet, c?est un vrai parcours du combattant. « Les nouvelles lois nous sont défavorables », nous dira Mahfoud Dar El Baydha, président de la Chambre de la pêche et de l?aquaculture (Cpa) de la wilaya de Tipaza qui compte environ 4200 personnes activant dans le secteur. Les professionnels redoutent l?application des dispositions du décret de 1995 portant sur les assurances obligatoires de leurs bateaux et matériels à partir de septembre prochain. Faute de quoi, ils n?auront pas le droit d?exercer. Or, selon les pêcheurs, les compagnies d?assurances refuseraient d?assurer et les bateaux et le matériel. La corporation se retrouve de ce fait devant un vrai dilemme. « Nous ne sommes pas contre le décret sur les assurances », affirme M.Dar El Baydha avant d?ajouter : « Nous sommes en négociations avec les assureurs pour qu?ils acceptent de nous assurer l?ensemble de notre outil de travail afin d?être en conformité avec la loi. » M. Dar El Baydha fera remarquer que les projets dans le secteur de la pêche constituent des investissements lourds. « Pour acquérir un petit chalutier importé de Turquie, il faudra débourser quelque chose comme 34 millions de dinars. Ce montant se répartit entre 50% qui constituent le crédit accordé par la banque, 40% représentant le soutien de l?Etat et 10% au titre de l?apport personnel. Sans compter les différentes charges à payer. Tout compte fait, l?investisseur débourse beaucoup plus que le montant exigé en apport personnel », soulignera le président de la Cpa de Tipaza. « Heureusement que ce genre d?investissement est rentable », affirme encore notre interlocuteur. Trop de paperasse Pour lui, « le problème c?est le manque de coordination entre les différentes administrations qui supervisent le cheminement des dossiers d?intention d?investissement ». Plus explicite, il déclarera : « Il y a trop de paperasse. » Au niveau du ministère, on rétorque que de par les spécificités du secteur, les subventions à l?investissement ne peuvent bénéficier qu?aux professionnels. Si les intentions du département de la pêche, qui cherche à protéger la profession des aventuriers, sont louables, il n?en demeure pas moins que le zèle des autorités va à l?encontre des aspirations des professionnels à qui on ne facilite pas la tâche. Les investissements risquent d?en pâtir et de marquer le pas. Dans un tel contexte, les objectifs, que s?est assignés le département de la pêche dans le cadre de sa stratégie de développement à l?horizon 2007, semblent être en déphasage avec la réalité du terrain. Le ministère ambitionne de porter la production halieutique à 210 000 t contre un peu plus de 140 000 actuellement, et la production en aquaculture à 30 000 t et aussi de créer 25 000 nouveaux emplois. Il prévoit aussi une optimisation de l?exploitation des eaux sous juridiction nationale estimée à 9,5 millions d?hectares et dont seuls 2,2 millions d?hectares sont exploités. Pour ce faire, une modernisation de la flottille est inscrite au programme des actions visant à relancer l?activité de pêche. Ces visées risquent de rester au stade de v?ux pieux, si des mesures ne sont pas prises pour aider les professionnels à immerger et sortir des eaux troubles.

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