Algérie - A la une

Des lycéens toujours dans la rue à M'chédallah



Malgré toutes les assurances données par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, quant à la généralisation progressive de tamazight dans le système éducatif national, malgré les interventions des associations des parents d'élèves pour éviter à leurs enfants toute manipulation, des centaines de lycéens venus de plusieurs lycées de la daïra, depuis Saharidj, Ahnif et les quatre lycées de M'chédallah, sont sortis hier dans les rues de la ville de M'chédallah, pour clamer haut et fort certains slogans chers à la revendication amazighe et exiger à ce que tamazight soit enseignée d'une manière obligatoire dans leurs établissements.Tout au long de la marche à travers les rues de la ville, les élèves brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres : «Win Yebghan Aghyer D-cwit, Nukni Ath ner D Ulac» (Celui qui veut nous réduire en minorité, nous le réduirons à néant), «Tamazight, D Yemmas N Teqvaylit ; Skud Nella, ur Ten negger ara» (Tamazight est la mère de Thaqvaylith, tant que nous vivons, elle sera toujours vivante) ; «Si on ne bouge pas aujourd'hui, on sera paralysé demain», dixit Matoub Lounès.
Après avoir sillonné les principales artères de la ville, les marcheurs ont tous convergé vers le siège de la daïra, où ils ont essayé de voir le chef de daïra mais celui-ci a exigé de voir une délégation représentant ces élèves et ces derniers ont catégoriquement refusé.
Sur place, et avec une banderole d'une cinquantaine de mètres carrés, les élèves ont observé un sit-in devant le siège de la daïra et ceux que nous avons rencontrés nous ont expliqué qu'ils étaient là pour exiger à ce que tamazight soit obligatoire dans le système éducatif algérien, au même titre que l'arabe puisque, aujourd'hui, dans la constitution «tamazight est une langue nationale et officielle».
D'autres encore continuaient à faire allusion à ce qui s'était passé dans une école de Jijel en disant que «puisque certains ne veulent pas de notre langue, alors, nous aussi, nous ne voulons pas de leur langue».
Enfin, un autre, vraisemblablement un des organisateurs, résumera leur action en se demandant : «Qu'est-ce qui manque à la langue de ma mère pour que je parle celle de l'autre '» et un dernier presque en criant : «Win Yugin Ayla Nnegh, ula d Nukwni Nugui aylas.»
La manifestation a été bien encadrée par des policiers en tenue. Aucun débordement n'a été enregistré.
Les élèves ont longtemps attendu sur les lieux pour voir le chef de daïra et lui expliquer le but de leur action, mais celui-ci n'est jamais apparu.
Y. Y.



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