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Des habitants du village Thameur ferment la RN5


Plusieurs dizaines de citoyens du village agricole Thameur relevant de la commune de Bouira, distant de près de 7 kilomètres à l'est, ont procédé mercredi à la fermeture, en trois endroits différents, de la RN5 à l'aide de troncs d'arbres, de pneus brûlés et autres pierres. Raison de cette colère citoyenne : le refus des autorités locales de prendre en charge les 74 familles ayant construit leurs maisons durant les années 2000 d'une manière anarchique et illicite, dans et à la périphérie de ce village agricole.Selon les citoyens rencontrés sur place, au beau milieu de la RN5, alors que les éléments de la gendarmerie étaient stationnés loin derrière en déviant la circulation vers l'autoroute. Le problème des maisons illicites érigées sur les lieux, pour certaines, par des enfants des familles qui avaient bénéficié des habitations lors de la distribution initiale au début des années 1970 par feu Boumediène, pour d'autres, par des personnes qui étaient venues des environs, dont certaines depuis la ville de Bouira. Ils fuyaient l'exiguïté de leurs appartements de la ville dans lesquels ils vivaient très nombreux, remonte au tout début des années 2000.
À l'époque déjà, les autorités locales ainsi que le wali leur avaient promis la régularisation de leur situation, dans le cadre de l'habitat groupé, à construire sur place, à côté du village Thameur sur un terrain dont les services techniques, selon les protestataires, avaient délimité le périmètre.
Or, et comme les responsables, tant les élus locaux que l'administration, changent, chaque wali en poste, chaque nouveau P/APC et chaque chef de daïra qui arrive reçoit ces citoyens, les écoute et leur promet une solution rapide en envoyant, dans un premier temps, une équipe pour s'enquérir de la situation sur les lieux.
Aussi, la dernière sortie de ces fameuses équipes techniques a eu lieu l'été dernier lorsque les habitants avaient procédé à la fermeture de la RN5 pour crier leur ras-le-bol. Après cette sortie, une réunion a eu lieu avec les représentants des 74 familles, qui vivent le calvaire depuis plus de 20 ans, à l'issue de laquelle des promesses leur avaient été faites.
Ces pères de famille ont une nouvelle fois exigé l'octroi de logements sociaux pour une partie de ces habitants, au niveau de la ville de Bouira, puisque, selon les citoyens que nous avons rencontrés, seules quatre personnes depuis 2000 ont bénéficié d'un logement social dans la ville de Bouira, alors que la commune avait distribué des dizaines de milliers de logements depuis cette même année.
Cela étant, après plus de deux heures de fermeture, le chef de daïra et le P/APC se sont déplacés sur les lieux, et après une discussion enflammée avec les habitants, un terrain d'entente a été trouvé : la libération de la circulation sur la RN5 et une visite des lieux par ces deux responsables pour voir de visu comment vivent ces familles. Et, en effet, lors de cette tournée à l'intérieur de ce village socialiste, nous avons été frappés par la précarité des lieux et les conditions lamentables dans lesquelles ces familles vivent. Des maisons en parpaing, avec toitures en eternite, des citernes d'eau et du gaz butane, c'est le décor désolant qui s'offrait à nos yeux. D'ailleurs, un des habitants a échappé à une mort certaine la semaine dernière quand une bouteille de gaz a explosé. Seuls les voisins ont pu extraire ses enfants et sa femme des flammes in extremis. Aussi, le chef de daïra et le maire lui ont promis des aides immédiates, en attendant l'étude des dossiers introduits par ces habitants pour un logement social à Bouira.
Pour ceux qui n'en auront pas bénéficié, d'autres solutions les concernant et dans un avenir immédiat ont été promises par ces deux responsables.
Les protestataires ont promis de revenir aux actions de rue au cas où les autorités locales venaient à manquer à leur parole.
Y. Y.


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