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Covid-19 à El Tarf : Le torchon brûle entre le wali et la presse



Par communiqués interposés sur leurs pages facebook, le wali par l'intermédiaire de la cellule de communication, et des journalistes de la presse locale s'affrontent rudement.Le premier, dans un communiqué publié le 30 mars dernier adressé à la population, fait état de l'existence d'une cellule de prévention et de suivi du Covid-19 qui active 7/7 et 24/24h chargée de suivre l'évolution de la maladie mais sans pouvoir fournir d'informations sur les cas suspects, confirmés ou décédés du coronavirus. En revanche, précise le communiqué, elle répondra aux questions des organes de presse sur les moyens déployés contre la propagation de la pandémie.
C'est-à-dire faire dans la propagande. Cette note est venue en réponse à une publication des journalistes du même jour qui reproche au wali d'El Tarf de faire de la rétention de l'information d'une manière générale mais surtout tout ce qui concerne la propagation du coronavirus. Les journalistes dénoncent aussi les agissements de la direction de la santé qui a chargé des associations satellites, selon leurs propres aveux, de rendre publiques les informations sur l'état de la maladie alors qu'elles ont été refusées aux journalistes qui en ont fait la demande.
Il est vrai que depuis le début de la crise sanitaire, il n'y a eu à ce jour qu'un seul communiqué du wali en date du 24 mars adressé directement aux représentants de la presse et dans lequel il renseignait très en retard du reste sur la ventilation dans les hôtels des Algériens revenus après le 17 mars de Tunisie. Depuis, plus un mot. Pas même sur la cellule de prévention qui n'a pas de chargé de l'information et encore moins un numéro de téléphone.
A l'origine de cet échange entre le wali et les correspondants locaux, leur frustration de ne pas avoir accéder à de l'information sur deux cas équivoques de coronavirus apparus il y a une douzaine de jours. Deux cas qui alimentent depuis des rumeurs ravageuses et mettent sérieusement en doute les capacités des pouvoirs publics à contenir la contamination. Celui d'un chauffeur de taxi fraudeur du Lac des Oiseaux, testé positif, hospitalisé à El Kala et dont on aurait laissé libre de ses mouvements, ses contacts récents, y compris sa famille. Celui également d'un septuagénaire, cardiaque, de Belahmer (Besbès), décédé du Covid-19 puisqu'il a été enterré selon les prescriptions appliquées pour cette affection.
Pour ses obsèques, les membres de sa famille contaminés auraient embrassé pour le moins 300 personnes venues présenter leurs condoléances, dont le maire de Besbès et son adjoint. Ces nombreux cas très suspects ont seulement été priés de se mettre en quarantaine chez eux contrairement aux 765 Algériens rentrés de Tunisie, non suspects, placés eux dans des hôtels qu'ils viennent de quitter vendredi au terme de 15 jours de confinement, a annoncé mercredi une publication sur FB qui mentionne aussi une mise en quarantaine à domicile, donc libre, de 56 personnes à Besbès et de 34 autres au Lac des Oiseaux.
C'est cette différence de traitement que ne comprennent pas les gens de la région à qui on a rien expliqué. Elle a provoqué l'affolement sur les réseaux sociaux et la panique dans la région de Besbès et Dréan, à un jet de pierre de Annaba.
Mercredi encore, lors de son intervention devant l'APN, le ministre de la Santé a été interpellé par le député d'El Tarf, Tarek Tridi, sur l'usage fait de l'information sur le Covid-19 à El Tarf. Il n'y a pas eu de réponse claire et convaincante.
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