Algérie - Divers Concessionnaires (Lourds, Légers)

Construction automobile : L’Algérie à la traîne...




Construction automobile : L’Algérie à la traîne...

Une conférence-débat sur l’espace de l’industrie automobile et son évolution dans les pays du bassin sud méditerranéen a eu jeudi dernier pour cadre le CRIDISH.

Animée par le professeur en économie, M. Yannick Lung, de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université de Bordeaux (France), cette conférence a, prés de deux heures durant, retracé les différentes étapes de l’évolution, dès les années 1970, de l’industrie de l’automobile dans quatre pays du bassin sud de la méditerranée, notamment le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Turquie. Dans cette sphère, l’Algérie qui dispose du plus important parc automobile des trois pays du Maghreb, avec 3,2 millions de véhicules, soit une moyenne pour l’année 2005 de 1 véhicule pour 10 habitants, est à la traîne. Par contre, des pays comme le Maroc ou la Turquie ont pu lancer des opérations d’assemblage ou de montage de véhicules légers avec respectivement 200 000 et 1 millions d’unités par an. Pourtant l’Algérie disposait, dans les années 1970, de solides assises dans le domaine de la fabrication et du montage de véhicules industriels et autres engins, à l’exemple des complexes des tracteurs de Constantine, de celui du machinisme agricole de Sidi-Bel-abbès ou de la SNVI de Rouiba. Une opération a été lancée en 1980, dans les hauts plateaux pour l’implantation, à Tiaret, d‘un complexe de montage de véhicules particuliers avec la firme italienne « Fiat » qui était déjà en butte à des problèmes dans son pays. Malgré les moyens énormes dégagés par les décideurs de l’époque, qui ont commis des erreurs sur le choix du site, la voiture algérienne « Fatia » n’a jamais vu le jour.

 

Projet abandonné

Le projet a été abandonné et cédé au ministère de la Défense Nationale. L’autre aspect de taille qui n’a pas permis l’émergence d’une industrie automobile, selon des économistes et professeurs présents à la conférence, ce sont les effets de la décennie noire qu’a connue le pays. Certaines firmes ou multinationales spécialisées dans l’industrie de l’automobile avaient opté pour d’autres destinations et pays de la région. Comme palliatif, le gouvernement se contente d’importer des véhicules. Sur ce plan, et selon les statistiques sur l’évolution des importations automobiles, l’Algérie occupe une place importante sur le podium. Les chiffres communiqués indiquent que de 280 millions de dollars, dépensés en 1993, le montant est passé à 780 millions en 2003, pour atteindre le milliard de dollars en 2005, avec l’importation de plus de 200 000 véhicules par an, selon les données des l’ONS. D’autre part, en raison de l’état de vétusté du parc automobile, du mauvais état du réseau routier et du nombre alarmant des accidents de la circulation, le marché algérien de la pièce détachée est très juteux. Il constitue une véritable aubaine pour les constructeurs automobiles. Ainsi, chaque année, plus de 200 millions de dollars sont alloués par l’Etat pour des opérations d’importations de la pièce détachée, sans oublier les opérations de saisies opérées par les services des douanes. Si l’Algérie, dans les années 1960, était l’un des premiers pays d’Afrique du Nord à disposer d’une unité de montage à Oran de véhicules légers de marque « Renault », au fil du temps, elle n’a pas pu réaliser cette ambition de se doter d‘une véritable industrie. Par contre, à partir des années 2000, avec l’ouverture de son marché à l’économie et les différentes reformes qui ont été lancées, l’Algérie a vu l’émergence de concessionnaires représentants une multitudes de firmes internationales, notamment asiatiques qui se taillent la part du lion dans les importations. C’est ainsi que dans les statistiques publiées par l’ONS, pour ce qui est des véhicules légers importés par ces concessionnaires, pour la seule période du premier semestre de l‘année 2005, il ressort que sur les 55 329 automobiles importées, plus de 30 000 unités sont conçues par les firmes asiatiques, tandis que les marques françaises comptent prés de 20 000. En attendant la mise en place d’une véritable industrie automobile, le gouvernement, avec le concours des institutions bancaires nationales ou internationales, a pris des mesures pour encourager et mettre de l’ordre dans ce secteur. Maintenant, la balle et dans le camp des opérateurs ou des industriels nationaux qui pourraient être éventuellement intéressés par des actions de partenariat. En attendant, le gouvernement, ces deux dernières années, interdit et limite l’âge pour l’importation de certaines voitures d’occasion et a instauré le contrôle technique des véhicules.


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