Algérie - Revue de Presse



Le poulet s?envole,les légumes s?affolent Le mois sacré du Ramadhan, qui frappe à nos portes, risque fort de rester littéralement en travers de la gorge de l?écrasante majorité des Constantinois. Les prix ont flambé après une courte accalmie qui aura duré le temps de la moitié de la saison estivale. Interrogé sur cette tendance à la hausse des fruits ( intouchables mis à part la pastèque et le melon d?Espagne le long de cet été) mais surtout de beaucoup de légumes fort prisés par les consommateurs tels la tomate, l?ail ou l?oignon (ceux de la hors saison étant appelés « prochainement à une hausse vertigineuse ») qui constituent l?essence même de moult plats populaires (respectivement entre 35 et 45 DA la primeur, 40 et 50 DA l??il de perdrix et jusqu?à 150 DA le 1er choix du caïeu tressé en filet). aucun scrupule Un mandataire ayant pignon sur rue au marché de gros du Polygone, sis à la zone industrielle le Rhumel, nous a expliqué que « tout est sens dessus dessous actuellement dans une activité où sévissent des requins sans foi ni loi et qui ne sont soumis à aucune autorité de régulation. Que ce soit au marché de gros de Chelghoum Laïd ou aux Halles de Rovigo, (à quelques kilomètres d?Alger) ces gens sans scrupules, font la pluie et le beau temps dans notre secteur par notamment, l?achat contingent et par anticipation de vastes superficies de cultures sur pied ou le stockage de récoltes entières pour les soumettre ensuite à une spéculation dont ils détiennent seuls les leviers. Ainsi, croyez-moi, ce sont des fortunes colossales qui se font et se défont sans que ni le fisc ni le Trésor public ngrangent le moindre centime ». Sur un autre registre, celui « stratégique » des viandes fraîches rouges et blanches, l?embrasement n?est que davantage significatif. Après avoir flirté avec des cimes vertigineuses en matière de prix au cours de la semaine écoulée (entre 300 et 320 DA le kilo) le poulet se situe à présent dans une fourchette comprise entre 260 et 280 DA. Il avait choisi ce jour-là de se rabattre sur les abats (formellement interdits à la vente sous d?autres cieux pour cause de persistance récurrente d?épidémie de grippe aviaire notamment) pour le « modique » prix de 170 DA le kilo ! Même la dinde ne fait point bonne figure : entre 250 et 280 DA le kilo du tout-venant non désossé, « l?escalope on n?en parle même pas ». Selon B. M. Salah, aviculteur sur les hauteurs de la ville, les raisons de cette tension sur le poulet se justifient par la flambée du prix des farines alimentaires conjuguées au cocktail des protéines et autres fécules de gavage, de l?indisponibilité pour le moment des panacées spécifiques à l?appoint sanitaire ou encore des surcoûts inhérents aux charges d?entretien qui « elles-mêmes ont été revues à la hausse par les services publics. » Quant aux détaillants, ils désespèrent de « revoir revenir des clients chaque jour de plus en plus hypothétiques. » Reste maintenant la seule autre alternative, l? « issue de secours » pour ainsi dire et que d?innombrables ménages empruntent chaque jour davantage, celle des viandes congelées qui « normalement ne connaîtront pas un dysfonctionnement de taille durant le Ramadhan si ce n?est la tension qui pourrait découler d?un engouement trop pressant de la part des consommateurs ». D?après A. K, un pionnier dans ce créneau alimentaire sur la place de Constantine et qui s?est approvisionné chez des grossistes en contact avec des importateurs qui commercent avec des partenaires d?Australie, du Brésil et d?Argentine. Il est vrai qu?à 750 DA l?agneau, 1300 DA le foie, 580 DA le tout-venant bovin et pas moins de 800 DA le kilo de beefsteak, les viandes fraîches ne sont guère près de renouer avec le grand public en « désaffection ouverte » à leur égard. Ramadhan, mois sacré mais néanmoins synonyme de ripaille et de bamboche « quoi qu?il en coûte » ne sera qu?une simple occasion de plus d?engranger le maximum d?argent facile.

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