Algérie - Ebola

Comment l’Algérie se prémunit contre Ebola




Comment l’Algérie se prémunit contre Ebola


Pour faire face à toute éventualité, le ministère a déjà instruit les autorités sanitaires, notamment au niveau des aéroports et des postes-frontières terrestres, pour renforcer la vigilance.

Jusqu’à aujourd’hui, l’OMS a recensé 1 711 cas de fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest, parmi lesquels 932 sont décédés. Le premier foyer a été découvert en Guinée, mais la maladie s’est propagée en Sierra Leone et au Liberia. Depuis une semaine, neuf cas ont été découverts au Nigeria qui compte déjà un premier décès. Inquiétée par la vitesse de propagation de la fièvre Ebola dans la région de l’Afrique de l’Ouest, l’OMS parle de “l’épidémie la plus virulente vécue depuis les années 70”.
Jusqu’à l’heure actuelle, aucun cas de fièvre Ebola n’a été détecté en Algérie. Néanmoins, “le ministère de la Santé a mis en place des dispositifs de prévention et d’alerte”, a annoncé le Dr Amrani, directrice de la prévention socioenvironnementale au ministère, qui intervenait, hier, au Forum de DK News.
Accompagnés du Dr Derrar, de l’Institut Pasteur, ces deux spécialistes ont assuré que “le pouvoir épidémiologique du virus Ebola ne peut se développer spontanément en Algérie car les conditions climatiques ne le permettent pas”. Cependant, ils n’excluent pas une éventuelle apparition de “cas importés qui viendraient des pays infectés”.
Pour faire face à cette éventualité, le ministère a déjà instruit les autorités sanitaires, notamment au niveau des aéroports et des postes-frontières terrestres, pour renforcer la vigilance. “Il est primordial de détecter les éventuels cas de fièvre Ebola afin de les isoler pour empêcher la propagation”, a indiqué le Dr Derrar.
Les principaux symptômes, que présentent les personnes contaminées, ont donc été listés afin de faciliter le travail des cellules de veille sanitaire dans les lieux de transit. L’Ebola peut être suspecté lorsqu’on observe chez le patient une forte fièvre qui s’accompagne de maux de tête et de vomissements. Mais la fièvre hémorragique reste le symptôme qui ne trompe pas. “Les cellules de veille sanitaire sont chargées d’identifier les cas suspects, de les transférer vers les structures sanitaires référencées, et ce, dans les meilleures conditions de sécurité et d’isolement”, a déclaré le Dr Amrani. Ce n’est qu’une fois que le patient est isolé qu’il est procédé à une analyse qui confirmera le diagnostic. “L’Institut Pasteur est en mesure de faire ce type d’analyse dans de courts délais et le patient doit rester en observation pendant au moins 21 jours”, a précisé le Dr Derrar.
De son côté, le Dr Amrani a indiqué que le dispositif d’urgence prévu par le ministère de la Santé est le même à chaque alerte sanitaire. “Il y a des structures sanitaires référencées dans chacune des wilayas du pays où nous réservons au moins un lit dans plusieurs services afin de parer à une éventuelle apparition de cas”,
a-t-elle expliqué. Elle a précisé que “des stocks de matériel de sécurité (masques, gants, blouses, sur-blouses et sur-chaussures…) sont actuellement disponibles car ils sont régulièrement constitués depuis les épidémies de grippe aviaire”. Il s’agit donc d’un dispositif d’urgence éprouvé, qui sera réactivé à la première apparition du virus sur le territoire algérien. Des mesures simples et pourtant primordiales, car aucun traitement ni vaccin n’ont, à ce jour, prouvé leur efficacité contre ce virus. “Il existe des traitements et des vaccins expérimentaux mais, pour l’instant, nous ne disposons d’aucune donnée sur leur efficacité et leur sûreté”, a relevé le Dr Derrar. Néanmoins, il a précisé qu’un vaccin est en phase d’essais cliniques et qu’il y a de fortes chances pour qu’il soit exploitable dans les deux années à venir.
Un comité pluridisciplinaire d’experts avait été convoqué par le ministère de la Santé, en avril 2014, pour évaluer le risque encouru par l’Algérie face au virus Ebola. Les conclusions de ce comité, a indiqué le Dr Amrani, font état d’un “risque faible”. Ces experts l’attribuent à l’absence, en Algérie, de facteurs environnementaux et climatiques nécessaires à l’apparition du virus.
Ils relèvent également l’absence de lignes aériennes directes reliant l’Algérie aux pays concernés par l’épidémie. Mais le Dr Amrani a affirmé que le ministère prend la menace très au sérieux. De son côté, le Dr Derrar a assuré que le fort taux de propagation constaté en Afrique de l’Ouest est dû au non-respect des mesures de sécurité et d’isolement. “Les personnes contaminées sont contagieuses, et ce, même après leur décès”, a-t-il expliqué. Or, en Afrique de l’Ouest, les rites funéraires sont pratiqués dans une grande proximité avec la dépouille du défunt. “Le non-respect des strictes consignes de sécurité et d’isolement des patients et la pratique traditionnelle des rites funéraires sont les principaux facteurs de l’épidémie en Afrique de l’Ouest”, a conclu le Dr Derrar.


A H


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