Algérie - A la une

Colère et indignation à Bouira



Les propos du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, hier au Conseil de la nation, ont fait l'effet d'un coup de tonnerre. Le temps que les citoyens confirment la véracité de la vidéo diffusée par des télévisions privées et sur les réseaux sociaux, et ce fut le déchaînement de réactions, notamment sur la Toile. La rue, elle, était plus prompte à réagir dans la wilaya de Bouira.En effet, la réaction des citoyens aux déclarations jugées pour le moins outrancières du ministre de l'Intérieur, Salah Eddine Dahmoune, n'a pas tardé. Hier, en fin d'après-midi, plusieurs centaines de citoyens sont sortis spontanément pour exprimer leur indignation et leur colère face à ce qu'ils ont qualifié de graves dérapages de la part d'un ministre de la République.
Salah Eddine Dahmoune s'est, en effet, fendu d'une déclaration relayée par plusieurs médias dans laquelle il qualifie les opposants au scrutin du 12 décembre de "pseudo-Algériens", de "traîtres", d'"homosexuels" et de "mercenaires". Outrés et indignés, les Bouiris, sortis dans la rue, ont appelé à traduire le membre du gouvernement devant la justice.
"C'est un ministre qui devra répondre de ses paroles devant les tribunaux. C'est une injure faite aux millions d'Algériens qui sortent quotidiennement dans la rue", ont vociféré les manifestants. Ces derniers, qui se sont rassemblés vers 17h15 sur la place des Martyrs de Bouira, ont appelé le ministre de l'Intérieur à "démissionner". "Nous ne sommes pas des pro-colonialistes, notre sang coule dans nos veines pour l'Algérie.
Je suis jaloux de mon pays, je ne peux pas trahir le testament des martyrs de la Révolution, qui se sont sacrifiés pour libérer l'Algérie du joug colonial français. Je ne suis ni homosexuel, ni mercenaire, ni traître, je suis tout simplement un Algérien qui aspire à un changement à travers un hirak pacifique", a commenté un protestataire rencontré sur les lieux. Certains manifestants ont même suggéré de porter plainte contre l'auteur de ces déclarations.
"S'il ne présente pas ses excuses au peuple algérien, il n'est pas exclu qu'une plainte soit déposée", a affirmé un avocat de Bouira qui participait à l'action d'hier. Comme il est de coutume, des slogans hostiles au système ainsi qu'à l'institution judiciaire ont été scandés, en plus des désormais traditionnels "Ulac l'vot ulac" (Il n'y aura pas d'élection) et "Non à l'élection avec la bande", avant d'entamer une marche.

RAMDANE BOURAHLA
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)