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Cinq civils tués à Tripoli



La Mission d'appui des Nations unies en Libye a condamné fermement ces attaques contre des civils, les jugeant "d'aveugles et de criminelles".Les troupes de Khalifa Haftar ont lancé dimanche plusieurs bombardements contre la capitale Tripoli, qualifiés d'"aveugles" par l'ONU, causant la mort de plusieurs personnes. Au moins cinq civils ont été tués lors de ces attaques intensives de la capitale où des combats font rage entre les forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et l'autoproclamée Armée libyenne de l'Est, dirigée par le général à la retraite Khalifa Haftar.
Selon l'agence de presse Reuters, citant des sources médicales, "5 civils ont trouvé la mort dimanche soir, au centre de Tripoli, suite à une série de bombardements lancés par les troupes de Haftar". D'après la même source, plus d'une dizaine de civils au moins ont été également blessés dont certains grièvement lors de cette attaque.
L'ONU a à maintes fois appelé à la protection des civils, régulièrement victimes des bombardements menés sur Tripoli depuis le début de l'offensive militaire de Haftar lancée contre le GNA le 4 avril 2019. L'attaque de dimanche rappelle, si besoin est, que l'armée de l'Est libyen est loin de respecter les conventions internationales, notamment en ce qui concerne la protection des civils dans les conflits.
La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a condamné hier ces attaques contre des civils les jugeant "d'aveugles et de criminelles". Selon la Manul, "ces bombardements sont principalement imputables aux forces fidèles au successeur de Haftar, commandant des forces de l'est de la Libye (Armée nationale libyenne)".
Poussé dans ses derniers retranchements, après avoir subi plusieurs revers militaires face aux forces du GNA, Haftar cherche de toute évidence à occulter ses échecs en cascade sur le terrain en s'en prenant à des civils innocents. Repoussés des lignes de combat autour de la capitale et cernés dans la ville stratégique de Tarhounah, à 80 km de Tripoli, ses troupes semblent littéralement dépassées face aux multiples offensives menées avec succès par le GNA, soutenu par la Turquie.
Depuis quelques semaines, même les soutiens étrangers de Khalifa Haftar semblent être sur le point de le lâcher, tout en explorant d'autres pistes pour un nouveau point d'appui dans ce pays à même de garantir les intérêts des Emirats arabes unis, de la Russie et de l'Egypte notamment et, à un degré moindre, de la France.
Dimanche, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a appelé à la "nécessité" d'un retour au cessez-le-feu et d'un arrêt des "ingérences étrangères" dans ce pays, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.
Il a plaidé pour "la nécessité de travailler à une cessation rapide des hostilités, de relancer le processus politique dans le cadre fixé par la conférence de Berlin du début de l'année et de mettre un terme à l'ensemble des ingérences étrangères en Libye", a indiqué le ministère dans un communiqué. Jean-Yves Le Drian a "souligné la nécessité d'une reprise immédiate des négociations dans le cadre du Comit 5+5 (militaire mixte, ndlr) en vue d'obtenir la conclusion rapide d'un cessez-le-feu entre les parties libyennes", a ajouté le ministère.

K. BENAMAR
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