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Certains médicaments anticancéreux désormais remboursés par la Cnas La décision de les vendre dans les officines a été prise mardi lors du Conseil interministériel



Certains médicaments anticancéreux désormais remboursés par la Cnas                                    La décision de les vendre dans les officines a été prise mardi lors du Conseil interministériel
Photo : Riad
Par Younès Djama
Le Conseil interministériel (CIM), réuni mardi dernier sous la présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a décidé de la dispensation de certaines formes sèches de médicaments anticancéreux ainsi que certains antalgiques dans les officines pharmaceutiques et leur remboursement par les caisses de sécurité sociale. C'est le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, qui l'a annoncé avant-hier au sortir du CIM consacré à la pathologie du cancer. Cette nouvelle soulagera très certainement les milliers de cancéreux qui souffrent de la cherté des médicaments. «Cette décision permettra aux malades de se traiter en ambulatoire et de ne plus avoir à se déplacer au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour prendre leurs médicaments», a déclaré M. Ziari, rappelant que l'Etat prend en charge toutes les pathologies. Concernant les équipements de radiothérapie, il a annoncé qu' «une action va être engagée en direction de deux fabricants d'accélérateurs linéaires pour assurer une plus grande présence en Algérie, notamment en matière de maintenance à tous les niveaux». L'objectif étant d' «améliorer en profondeur, dans un délai n'excédent pas le 1er semestre 2013» l'offre de soin en matière de radiothérapie. Actuellement, il n'existe que 7 radiothérapies alors que les besoins réels en la matière en Algérie sont de l'ordre de 78. Le ministre de la Santé a noté que le CIM a donné des instructions pour doter, «dans les plus brefs délais», les établissements hospitaliers publics de ce type de matériel. M. Ziari a annoncé, par ailleurs, que son ministère «est en train de finaliser» le décret exécutif relatif à la création d'une agence nationale des produits pharmaceutiques. Il a indiqué que l'Etat encourage la production de médicaments et d'appareillages en Algérie, dont l'objectif est d'atteindre 70% des besoins en médicaments fabriqués localement.
Avec 44 000 nouveaux cas par an, toutes formes confondues, le cancer est devenu, en quelques années, la principale cause de mortalité en Algérie. En plus des pénuries de médicaments, des traitements retardés à cause de l'indisponibilité des soins de radiothérapie, les malades font face à un manque terrible de personnel paramédical spécialisé. Les malades ne sont pas seulement victimes de la mauvaise gestion généralisée, de la négligence des autorités sanitaires mais également du laisser-aller qui règne en maître dans les hôpitaux publics. Le manque d'infirmiers spécialisés en oncologie est fortement dénoncé.
Le 16 septembre dernier, le groupe pharmaceutique public Saidal et le Fonds national d'investissement (FNI) ont signé avec la société koweïtienne d'investissement, North Africa holding company, le pacte des actionnaires et les statuts de création de société conjointe Saidal-North Africa Holding Manufacturing-FNI (SNM). Elle produira au moins 17 médicaments anticancéreux d'ici 14 mois. Ce partenariat vise la création d'un centre spécialisé dans le développement, l'industrialisation et la production de produits d'oncologie à Sidi Abdellah, à l'ouest d'Alger. Le montant de l'investissement n'a pas été précisé. Le P-dg de Saidal, Boumediène Derkaoui, a indiqué que durant les six premiers mois, ce centre commencera avec un capital social de 500 000 euros (60 millions de dinars), avant d'atteindre les
25 millions. Il se chargera, durant les premiers mois, d'identifier les médicaments anticancéreux à produire. Le centre contribuera à produire 17 médicaments anticancéreux dans un délai de 14 mois, selon les déclarations du P-dg de Saidal. Le management sera confié au partenaire koweïtien pendant les cinq premières années.
L'Algérie importe pour 20 milliards de dinars de médicaments anticancéreux par année, selon le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements. Elle enregistre des ruptures de stocks pour une dizaine de médicaments relevant de cette catégorie.
Y. D.

Les programmes d'importation de médicaments pour 2013 signés et remis aux opérateurs
Les opérateurs en pharmacie peuvent d'ores et déjà agir pour l'importation des médicaments pour l'année 2013. En effet, les programmes d'importation des produits pharmaceutiques pour l'année prochaine ont été signés et remis hier à l'ensemble des opérateurs en pharmacie dont les dossiers étaient «conformes», selon un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ces programmes concernent «tous les produits pharmaceutiques (médicaments, consommables, réactifs et dispositifs médicaux) et portent aussi bien sur l'importation des matières premières nécessaires à la production nationale que sur les médicaments importés en vrac pour être conditionné ou en tant que produits finis», selon le même communiqué, qui indique que la signature et la remise des programmes d'importation «suffisamment tôt» visent à permettre aux opérateurs pharmaceutiques d'engager leurs commandes pour l'exercice 2013 pour assurer une disponibilité «régulière» de l'ensemble des produits concernés importés ou produits localement.
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