Algérie - Revue de Presse

Candidats à l?émigration pour le Canada




Notre élite transite par le Belvédère En plein centre de Tunis, se dresse le luxueux hôtel Belvédère réservé généralement à une clientèle huppée. Un cinq étoiles qui, au-delà du standing qu?il dégage, n?a rien en fait de spécial sauf que pour nous, Algériens, il est devenu depuis un certain tremps un centre d?intérêt qui mérite qu?on s?y attarde, ou plutôt qui devrait succiter un peu plus la curiosité de nos dirigeants politiques. C?est dans cet hôtel, en effet, que se traitent les dossiers des postulants à l?émigration canadienne constitués à 95% de nos compatriotes comparés à la part squelletique (1%) réservée aux Tunisiens et aux Libyens. Sept « experts » canadiens (quatre femmes et trois hommes) se relayent pour étudier une cinquantaine de dossiers par jour avant de donner le fameux OK tant attendu par les candidats. Il faut savoir que les demandes de ces derniers sont triées au volet et doivent remplir certaines conditions, dont celles ayant un rapport direct avec les compétences professionnelles où le niveau intellectuel reste une exigence fondamentale. Ainsi ne sont acceptés à l?éxamen que les couples dont l?âge varie entre 30 et 50 ans alors que la priorité est accordée aux personnes ayant une bonne qualification, dans les secteurs de l?informatique et des télécoms. Selon des informations recueillies sur place, 80% des dossiers en provenance d?Algérie sont retenus, ce qui représente pour un pays comme le nôtre en manque de cadres une fuite de cerveaux qui a atteint, à ce jour, des proportions inquiétantes sans que le gouvernement réagisse. Devant l?hôtel Belvédère, le nombre de voitures flambant neuves qui stationnent aux alentours et qui portent les plaques d?immatriculation de pratiquement toutes les wilayas donne un aperçu sur l?important flux migratoire de nos compatriotes qui paraissent avoir pris conscience de toutes les contraintes avant de faire ce choix. De prime abord, on constate que la plupart des candidats désireux de s?installer au Canada ont un statut social très respectable en Algérie. Quand on leur pose la question de savoir pourquoi cet exil volontaire et qui d?apparence semble doré, la réponse est spontanée : « C?est pour sauver les enfants ! » C?est à se demander si en restant en Algérie, ces enfants pour lesquels on consacre tant de « sacrifices » seront perdus à jamais... Mais tous refusent la démagogie moralisante en s?en tenant strictement à leur totale liberté d?action. Ils disent qu?en Algérie les cadres de haut niveau ne sont pas considérés à leur juste valeur. Cela aussi vaut comme argument pour expliquer cette hémorragie de l?élite qui fera d?une manière ou d?une autre le bonheur du pays d?acceuil.

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