Algérie - Revue de Presse

Célébration du 173e anniversaire de la bataille de la Macta


Ancrer dans les mémoires l’union et la résistance La Section d’Oran de la Fondation Emir Abdelkader, en présence des autorités locales civiles et militaires et avec à leur tête, le Président de l’APC de Mers El-Hadjadj, des représentants des Moudjahidine locaux et fils de Chouhada, a commémoré, jeudi 26 juin 2008, le 173e anniversaire de la célèbre «bataille de la Macta» (28 juin 1835), bataille enseignée aussi bien en Europe (académie militaire de Varsovie) qu’en Amérique (académie militaire de West-Point). Etonnant destin de cet homme simple, humble et humain qui n’était «pas né pour faire la guerre», invasion malheureusement imposée à son pays lors du débarquement français du 14 juin 1830 à Sidi Fredj. Il était «en toutes choses le premier parmi ses compatriotes, le meilleur cavalier, le guerrier le plus habile, le plus savant docteur, le politique le plus délié, le prédicateur le plus éloquent, le musulman le plus pieux, le seul organisateur... «nul plus que lui n’était capable de réveiller le zèle de la foi» (in : «les Français en Algérie» p.186 -cité par Ch. Bouamrane). «L’Emir est un homme remarquable. Il est dans une situation morale qui est inconnue à l’Europe civilisée. C’est un être détaché des choses de ce monde qui se croit inspiré et auquel son Dieu a donné mission de protéger ses coreligionnaires (...). Son ambition n’est pas de conquérir; là n’est pas le mobile de ses actions; l’intérêt personnel ne le guide pas; l’amour des richesses lui est inconnu; il n’est attaché à la terre qu’en ce qui tient à l’exécution des volontés du Tout Puissant dont il n’est que l’instrument» (in: compte-rendu du capitaine Saint-Hippolite au gouverneur-général Drouet D’Erlon). «Ce n’est pas une seule fois qu’on l’a vu faire soixante lieues dans une nuit ou rester, le glaive à la main soixante douze heures sans mettre pied à terre. Les fatigues et les privations n’avaient aucune prise sur lui; souvent une poignée de blé grillé ou de figues était son unique nourriture pendant de longues journées, au milieu des courses sans repos et de combat sans trêve» (in: Gouvion: P.47 et 49). Voilà des aveux qui ne sont pas les nôtres et qui nous affranchissent sur un homme qui était devenu une légende de son vivant même. Il appela, vainement, ses adversaires à renoncer à l’invasion et faire taire les armes pour laisser place aux échanges pacifiques qui élèvent les peuples au rang de la civilisation, qu’importent leurs différences de races ou de religions. La violence lui étant imposée, il avait en face des hommes qui avaient choisi le métier des armes. C’est-à-dire des militaires professionnels qui avaient basculé -si facilement- dans le banditisme, la perfidie et la barbarie. Abdelkader Nasr-Eddine Ben Mohieddine El-Hassani est né le 15 Redjab 1223 (6 septembre 1808) sous une tente près de Zaouiet El-Gueitna sur les rives de oued El-Hammam (cet oued prend ses sources des monts de Stamboul dans la chaîne des montagnes des Béni Chougrane et il est formé de 3 rivières: Oued Taghia, Oued Hounet et Oued Melghir. A Hacine (ex. Dublineau), il prend le nom de Oued Fergoug; bien après le barrage de cet oued, il prendra le nom de Oued El-Habra, qui serpentera jusqu’à Mohammadia; il rencontrera l’Oued Sig pour former l’Oued El-Megta’â; avant de se jeter dans la mer, il formera les marécages du même nom, célèbre par la bataille qui eut lieu en cet endroit le 28 juin 1835 entre les 2700 hommes surarmés et suréquipés commandés par le général Trézel et les 3200 hommes de l’Emir, âgé seulement de...27 ans! Grâce aux rapports militaires des généraux de campagne de l’époque (rapports et archives militaires détenus par le Pr. Sohbi Hassane dans son immense bibliothèque), nous apprenons que lors de cette cuisante défaite française à El-Megta’â, la France laissera 500 morts lors du premier accrochage du 26 juin dans la forêt de Moulay Smail (Ghabet Ezzeboudj) et 1000 morts dans les marécages le 28 juin 1835, date qui restera gravée dans les annales des plus importantes défaites des armées coloniales françaises en Afrique avec les 2 retraites de Constantine et la bataille de Rokbet Mezzoudi (bataille de Sidi Brahim du 23-26 septembre 1845). L’issue de la présence coloniale française aurait été autre si les Zmouls, commandés par le général naturalisé français Mostefa Bensmail, ne s’étaient pas portés au secours de ce qui restait des fuyards -Trézel en tête- à l’embouchure de la Macta! Le fondateur de l’Etat moderne algérien et symbole de notre unité nationale aura été l’ennemi le plus acharné de la France coloniale lui usant ses meilleurs généraux parmi les quelques 142 qui se succédèrent en 17 années et contre laquelle il livrera pas moins de 116 batailles. Il avait compris qu’il fallait tenir le plus longtemps possible pour faire ancrer dans les mémoires collectives les sentiments d’union, de résistance et de justice. L’aboutissement en a été le 5 juillet 1962 par la proclamation de notre indépendance, en passant par les insurrections, les soulèvements, les actions politiques (Emir Khaled à partir de 1919), le 8 mai 1945 et le 1er novembre 1954... Dr Chamyl Boutaleb El-Hassani Sources bibliographiques: Rapports militaires des généraux de campagne Trézel-Clauzel-Tatareau-Bugeaud-Drouet d’Erlon Livre d’Or de l’Algérie Française Archives de la bibliothèque personnelle du Pr. Sohbi Hassane
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