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Bras de fer entre le maire de Tidjelabine et le wali de Boumerdès


Une vive polémique oppose, depuis quelques jours, le P/APC de Tidjelabine, Kassoum Belkacem, élu sur la liste du MPA (Mouvement populaire algérien) au wali de Boumerdès, Mohamed Salamani, au sujet de la démolition des habitations construites par des citoyens, selon le wali, en violation de la loi, sur le terrain où étaient érigés les chalets.Pour rappel, il y a quelques mois, à l'entame du programme d'éradication des chalets, installés, rappelons-le, en 2004 pour abriter provisoirement les familles sinistrées, la wilaya avait décidé de consacrer les superficies récupérées à l'édification, en priorité, des équipements publics (écoles, infrastructures sanitaires,?) ou des logements collectifs publics. Les terrains situés dans les zones touristiques seront, d'après les directives de l'administration du wali, réintégrés aux ZET (Zones d'expansion touristique). Jusqu'à présent, cette consigne est respectée dans toutes les communes concernées.
Pour rappel, toutes les superficies où sont implantés les chalets de la wilaya de Boumerdès relèvent du domaine de l'Etat ou des communes. Le maire de Tidjelabine, invoquant des motivations sociales, refuse d'exécuter l'ordre de démolition. Il aurait déclaré aux confrères : «Je ne veux pas être celui qui jettera des familles à la rue. Si le wali veut démolir ces constructions, il doit indemniser ces familles par des logements. Ces habitations classées par l'administration constructions illicites existent depuis les années 1990.» Le wali dira, par ailleurs, qu'il est au service de la population qui l'a élu et non pas au service de l'administration et qu'il ne défend pas des intérêts personnels. Nous l'avons contacté hier pour avoir plus de précisions notamment pour savoir si les terrains occupés par les constructions illicites sont ceux récupérés de l'éradication des chalets. Il s'est contenté de nous dire que «cette affaire est entre les mains des autorités».
Au niveau du cabinet du wali, on insiste sur le fait que ces démolitions concernent toutes les communes «notamment les constructions illicites érigées après 2007. A ce propos, le président de l'APC de Tidjelabine est autant engagé à faire respecter la loi que Monsieur le Wali», nous confie un responsable.
Il y a lieu de noter que le fléau des constructions illicites, jouissant du laxisme ou de la complicité des fonctionnaires ou des élus, prend des proportions alarmantes dans cette wilaya mettant la région dans une situation d'anarchie. Même le c?ur de la ville du chef-lieu de la wilaya, et à quelques centaines de mètres du siège de l'administration de la wilaya, n'est pas épargné par cette violation de la loi. Dans le sillage de ce phénomène prospère un autre trafic, celui des documents de la construction et de l'urbanisme.
Que dit la loi '
L'article 12 de la loi 04/05 portant amendement de la loi 90/29 relative à l'urbanisme et l'aménagement stipule : «Lorsque la construction est érigée sans la délivrance d'un permis de construire, l'agent légalement ou dûment habilité est tenu de dresser un procès-verbal de constatation de l'infraction et de le transmettre au président de l'Assemblée populaire communale et au wali compétents dans un délai n'excédant pas 72 heures. Dans ce cas, nonobstant les poursuites pénales, le président de l'Assemblée populaire communale compétent prend un arrêté de démolition dans un délai de 8 jours à compter de la date de remise du procès-verbal de constatation de l'infraction. Passé ce délai et en cas de défaillance du président de l'Assemblée populaire communale concerné, le wali décide la démolition de la construction dans un délai n'excédant pas 30 jours. Les travaux de démolition sont exécutés par les services de la commune ou, à défaut, par les moyens réquisitionnés par le wali. Les frais de démolition sont mis à la charge du contrevenant et recouvrés par le président de l'Assemblée populaire communale par tout moyen de droit.»
Abachi L.


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