Algérie - Revue de Presse


Un luxe pour beaucoup de jeunes Ils tiennent à leurs vacances comme un mourant s'accroche à la vie avec toutes les forces de l?âme. Ils sont jeunes, collégiens, lycéens, étudiants ou simplement chômeurs. Ce sont des mordus de la mer qui « à chaque fois doivent racler le fond de la tirelire pour se permettre une journée à la plage. La vie ne les a privilégiés en rien, et l'Etat les a oubliés, mais cela ne les empêche pas de revendiquer (leur) petit territoire » sur le sable fin et brûlant de la plage de Boumerdès.Ils viennent de Khemis El Khechna, Palestro, Bouira, Draâ El Mizan avec, dans la plupart des cas, juste de quoi s'offrir un pain et quelques portions de fromage. « Je fuis l'ennui et la chaleur de Kadiria », nous dit Fouad. « J'aime venir ici plutôt que de me morfondre dans un milieu lugubre, renfermé. Vous constatez bien que je ne peux même pas me permettre un parasol, mais tout mon plaisir est d?être là, au bord de la mer, goûtant à la fraîcheur de cette immense étendue d'eau qui me passionne », ajoute-t-il. Son ami Farid reconnaît être « une charge pour la famille ». « Ça me tue. J'ai 18 ans, j'ai eu mon bac cette année et mon père refuse que j'aille travailler. Mais comme je viens à la plage trois à quatre fois par semaine, j'avoue que c'est un peu trop. » Nos interlocuteurs avouent vouer un grand amour à la mer. « Un mois de vacances, cela doit être à la portée de tout jeune Algérien. Notre pays a les moyens de nous prendre en charge. Quand je vois les jeunes Occidentaux voyager à l'étranger, j'en veux à ceux qui nous gouvernent depuis 1962 », conclut Farid. Ils sont en fait nombreux, très nombreux à être dans cette catégorie. Nous les rencontrons à chaque virée à la plage. Leur force demeure cette détermination à ne pas céder, à revendiquer leur part du gâteau. Leur présence à la plage est une forme d'expression. C'est un cri de l'Algérie des démunis. Et qui sont très nombreux.



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