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Berriche (Oum El Bouaghi) : Une commune qui cherche sa voie




La ville de Berriche a certes connu ces dernières années un développement certain en matière de logements sociaux, ce qui a soulagé un grand nombre de citoyens en quête d'un toit digne. Bien que le nombre de ses habitants dépasse allègrement les 20 000 âmes, elle n'a pas changé de statut à l'instar de Aïn Babouche, Ksar Sbihi et F'kirina, devenues des daïras à la faveur du découpage administratif de la fin du siècle dernier.Qu'à cela ne tienne, Berriche, traversée par la RN80 qui relie la wilaya d'Oum El Bouaghi à Souk Ahras, a bénéficié de programmes ambitieux, même s'ils demeurent en deçà de certains secteurs. Lors de notre visite, notre interlocuteur Hacène nous apprend que le village s'appelait durant l'ère coloniale «Jean Rigal», nom d'un français ayant appartenu au monde agricole. Durant les années 1970, le village s'est agrandi à la faveur de la révolution agraire. Un village agricole s'est implanté au nord-est de l'ancien et disposant des équipements nécessaires à la population.
C'est le défunt président Houari Boumediène qui avait présidé à son inauguration. Aujourd'hui, du village agricole, il n'en reste que de lointaines traces. Beaucoup de familles y ont apporté des transformations. Les maisonnettes ont laissé place à des constructions s'élevant sur un ou deux étages. Ce que nous avons constaté sur place c'est que la grande rue de la ville est assez propre : pas de saletés sur les trottoirs, pas de canettes ou de gobelets jonchant le sol. L'actuel maire veille au grain, nous apprend-on. C'est aussi tout à l'honneur de la population qui a su préserver la propreté des lieux.
Le village est devenu ville
Oui, Berriche, autrefois village colonial avec comme vocation principale la céréaliculture, s'est complètement transformé. Le monde urbain s'est substitué amplement au monde rural. Pourquoi ' Les gens, ou du moins la majorité, ne s'occupent plus des travaux agricoles comme le faisaient leurs anciens. Beaucoup se sont tournés vers des créneaux moins contraignants. Les jeunes d'aujourd'hui préfèrent activer dans le commerce des fringues, des produits de beauté, de la quincaillerie.
Justement, les locaux initiés par le président partant sont tous exploités judicieusement par de jeunes vendeurs. La municipalité a su trouver des emplacements adéquats aux locaux, donnant sur la grande rue, ce qui a favorisé leur utilisation. Si le village s'est agrandi du fait de l'implantation de nouvelles cités d'habitation, il n'en reste pas moins que les infrastructures étatiques n'ont pas suivi. Le bureau de poste est toujours le même, la polyclinique aussi.
Il y a bien longtemps que la population attend un programme en matière sanitaire. Un hôpital de 40 ou 60 lits éviterait à l'avenir les évacuations vers la ville voisine de Aïn Beïda. Surtout pour les urgences médicales, comme les césariennes pour les parturientes ou tout autre cas nécessitant des soins sur place. Notre accompagnateur Hacène, un ancien cadre agronome et néanmoins entraîneur sportif déplore que l'équipe locale, le Chabab Riadhi Baladiet Berriche ait été rétrogradé après avoir joué en régionale. C'est dû, semble-t-il, à des désaccords entre les dirigeants.
Pourquoi a-t-on laissé une équipe de football qui promettait connaître les affres du purgatoire ' Le stade revêtu d'une pelouse synthétique dispose de gradins qui accueillent un grand nombre de supporters. Il reste même de la place pour créer d'autres terrains, comme un court de tennis et pourquoi pas une piscine. Un promoteur privé a eu la lumineuse idée d'installer juste à proximité du stade communal un mini-parc d'attractions. Le lieu est agréable et draine chaque soir des visiteurs. Des familles accompagnées de leur progéniture y viennent se prélasser tout en sirotant un thé ou en buvant une limonade.
Alors les enfants ont tout loisir de jouer, de glisser sur les toboggans, de faire un tour dans les petites barques placées dans la piscine. En définitive, la ville manque encore d'investissements créateurs d'emplois comme celui-là ! «Oui, les jeunes de la ville souffrent du chômage. Il n'y a pas d'unités industrielles pour résorber la masse des jeunes sans-emploi», nous répond notre accompagnateur. Mais la région n'a pas d'autre vocation que l'agriculture, comme le pensent les anciens.
Seulement, là où le bât blesse, c'est que la ville manque d'eau. Et dans les environs, là-bas dans la campagne, il n'y a pas de points d'eau, pas un grand forage qui pourrait favoriser la pratique du maraîchage, comme cela se fait dans les régions ouest de la wilaya, principalement à Aïn Kercha et Souk Naâmane, ou à F'kirina. Les habitants de Berriche attendent aussi la mise en service du grand bassin d'Aïn Beida, qui sera alimenté par les eaux du barrage d'Ourkis, pour voir couler le précieux liquide dans leurs robinets.
Les deux châteaux d'eau qui surplombent la ville demeurent insuffisants pour une ville de plus de 20 000 âmes.
La culture demeure le parent pauvre de la ville, car même s'il existe un centre culturel et une bibliothèque, les activités artistiques sont rares. Et depuis l'apparition du coronavirus, elles ont disparu complètement.
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