Algérie - Handicapés

BENI SAF : Trois ateliers de formation pour les handicapés



Si le mental individuel est encore fragile, le mental collectif est cependant dur comme fer. Telle est l’image qui se dégage, aujourd’hui, des 45 pensionnaires du centre pour déficients mentaux de Béni Saf, sis à l’école «Benbadis» de la plage du Puits. Le centre est placé sous la tutelle de l’association des handicapés «Sidi Boucif» de Béni Saf.

 En dépit de multiples obstacles rencontrés précocement, ce centre a cependant nettement changé de physionomie. D’abord le nombre d’enfants a pratiquement doublé. La présidente de l’association, Mlle Soussi Nacéra, rencontrée lors de la Journée mondiale de l’handicapé, nous a parié de ce nouveau «visage». Bien que beaucoup de travail reste à faire, entamera-t-elle, il y a certes une nette amélioration en matière de prise en charge de la déficience mentale, notamment dans le domaine de la «psycho-éducative». Sept de nos éducatrices suivent actuellement une formation à Alger pour se spécialiser dans la déficience mentale. La formation devra durer 3 années et, pour certaines, elles seront opérationnelles dès septembre prochain. Un autre type de formation, destiné à nos assistantes sociales, est pris en charge par 2 ONG françaises «Handicap information» et «Les quatre vents». La formation, qui s’étale aussi sur 3 années, se déroule ici en Algérie (à Tlemcen) et en France. Cette formation repose sur la déficience de l’enfant dans toute sa complexité (mentale, sexuelle, psychique, psychologique...). Ici, c’est une méthode de travail basée sur le «médico-psychopédagogique», une méthode spécifique pour permettre au déficient de trouver une vie décente au sein de la société. La prise en charge est basée sur des activités multiples touchant le comportement individuel, notamment dans le domaine de l’ergo-thérapeutique. Le centre est équipé d’ateliers d’adaptation. Au niveau du centre, nous allons bientôt ouvrir trois ateliers de formation. Un pour les garçons, dans la menuiserie du bois, et deux autres pour les fillettes, respectivement dans le culinaire et la coiffure. En ce qui concerne les quelques problèmes d’ordre organisationnel rencontrés au début, nous avons pu régler le plus crucial, le ramassage des enfants. Les enfants viennent chaque jour des 4 communes limitrophes, soit un rayon de 30 km. On a tout simplement acheté, par nos propres moyens, un microbus. On prend aussi en charge le restaurant des enfants et beaucoup d’autres. Aucune aide ou subvention n’est venue d’ailleurs renflouer notre trésorerie. Pour subsister, nous puisons de nos propres ressources financières. L’association possède une micro-entreprise de confection, financée par l’Union européenne. On produit tous les types de vêtements, monde du travail notamment (industriel, médical, paramédical, scolaire). Nos articles sont d’excellente qualité quoique notre chiffre d’affaires est très faible. Ce qui nous oblige de «marcher» au compte-gouttes. Somme toute, Mlle Soussi eut droit au mot de la fin: «Donnez-nous un coup de main pour permettre au handicapé de retrouver au moins sa dignité. Comment ? En venant nous voir simplement avec un bon de commande. On a nos machines pour s’exprimer». Rappelons toutefois que ce centre a ouvert ses portes en octobre 2004 avec le concours de l’ambassade du Canada à Alger.


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