BEJAIA.. Les magasins de vêtements pris d'assaut

C'est donc une véritable ruée sur les supermarchés et les magasins de vêtements de toute la vallée, qui ne désemplissent pas par ailleurs.Deux ou trois jours seulement séparent les jeûneurs de la fin du Ramadhan. Mais cela fait une semaine que la fête de l'Aid-El-Fitr est déjà dans leur tête, considérant toute la fébrilité qui s'en est emparés. Aux provisions quotidiennes pour la préparation du repas de rupture du jeûne, s'ajoutent désormais les achats nécessaires pour la préparation des inévitables gâteaux et autres friandises. Mais pas seulement. Les habits neufs et cadeaux pour les enfants, mobilisent également les familles en ces derniers jours du mois sacré. C'est donc une véritable ruée sur les supermarchés et les magasins de vêtements de toute la vallée, qui ne désemplissent pas par ailleurs. Les commerçants se frottent les mains pour la circonstance. «Nous enregistrons une fréquentation record, surtout en soirée», affirme le gérant d'une grande surface à Béjaia, tout sourire dehors, content de la prospérité de son commerce en cette semaine de dépenses sans limites. Farine, semoule, huile, dattes, sucre, noix de coco, levure? s'écoulent en très grandes quantités, au grand bonheur des commerçants. Kamal et Amina, un couple de jeunes enseignants, rencontrés dans une supérette à Ihadadden, reconnaissent se retenir pour ne pas grever le budget vacances. «Comme nous avons prévu de passer une semaine en Tunisie en été, nous essayons de ne pas trop céder à la tentation d'une fête d'ostentation. Aussi, avons-nous décidé de faire l'impasse sur les habits pour le petit», nous explique le mari. Ce n'est pas toutefois le cas pour d'autres familles, qui ont décidé de fêter la fin du ramadhan «comme il se doit», pour reprendre l'expression d'une mère de famille surprise avec un caddie plein à craquer dans les rayons du Ritaj Mall. Des produits pour des gâteaux, des fruits secs, des jouets pour chacun des trois enfants? «Tout y est» souligne-t-elle. Ou plutôt presque. «Il manque les habits. Mais on les achètera en ville ce soir, avec les enfants», corrige notre interlocutrice. Si on ne peut pas se priver des réjouissances que procure la fête de l'aid, les parents notent cependant, que si la joie n'a pas de prix, elle a en revanche un coût. Le budget moyen pour passer les deux jours de l'Aid varie d'une famille à une autre. 5.000 dinars à 10.000 dinars pour les gâteaux, et entre 15.000 dinars à 30.000 dinars, en fonction du nombre d'enfants, pour les habits, reconnaissent beaucoup de parents qui fêteront donc l'Aid à hauteur de 20.000 dinars en moyenne. Ce qui n'est pas insignifiant pour ceux qui gagnent un salaire moyen. Mais la fête de l'aid reste un grand moment de partage et de construction familiale, aussi, les familles décident-elles de faire la fine bouche, d'autant que c'est la fin du mois des privations.