Béjaia.. Les étudiants ne décolèrent pas

La rue n'a pas encore totalement assouvi son désir d'émancipation du système, dont elle demande expressément le départ depuis presque un mois. Hier mardi, au lendemain de l'annonce de l'élection du 18 avril prochain et le retrait du Président de la république de la course, les étudiants et les enseignants de l'université Abderrahmane Mira ont réinvesti la rue, pour dire non à l'offre de Abdelaziz Bouteflika. «C'est tout le système bâti autour de Bouteflika qui doit partir. Ce n'est pas à lui -le Président de la république en exercice, ndlr- dont le mandat prend fin le 26 avril prochain, de décider», commente un étudiant.Pour de nombreux manifestants, l'offre politique s'apparente à un piège dont l'objectif vise à prolonger le mandat actuel. Par ailleurs, l'annonce de vacances prématurées par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique n'a pas eu l'effet escompté. Au contraire, la mobilisation estudiantine s'est renforcée. L'action des étudiants a été soutenue par de nombreux citoyens de la région, qui ont mis à leur disposition des bus à partir de leur commune d'origine vers Béjaia. Bien qu'elle survienne dans un contexte particulièrement tendu, avec la grève générale qui touche tous les secteurs, et qui en est à son troisième jour consécutif, cette manifestation estudiantine s'est déroulée dans une sérénité qui force l'admiration.
Par ailleurs, les appels à une nouvelle manifestation pour vendredi est largement relayée sur les réseaux sociaux, mais dans les revendications aussi nombreuses que différentes. De la dissolution du Conseil constitutionnel à la mise en place d'une assemblée constituante, les auteurs des appels à la marche passent par la rupture du système en place et l'exigence d'une deuxième république.