Algérie - Transport Divers

Ascenseur de sidi M’cid à Constantine: Un ouvrage unique au monde délaissé


Ascenseur de sidi M’cid à Constantine: Un ouvrage unique au monde délaissé


Le 14 juillet dernier, l’ascenseur de Sidi M’cid a fêté ses 85 ans. Une date qui ne signifie pas grand-chose pour les responsables de l’APC de Constantine, alors que l’histoire de cet ouvrage unique en Algérie et dans le monde demeure encore très peu connue.

Pourtant, ce dernier se trouve au dernier tunnel du boulevard Zighoud Youcef, un axe très fréquenté menant vers le CHU Benbadis à travers le pont suspendu Sidi M’cid, mais il passe encore inaperçu. Après une fermeture qui dure depuis les années 1970, l’ascenseur de Sidi M’cid est sorti de l’anonymat en 2014, alors que la ville a été choisie capitale de la culture arabe pour l’année 2015.

L’annonce de sa remise en marche a surpris la population. Une nouvelle venue rappeler les services rendus par cet équipement aux habitants de la ville, notamment ceux de la cité Sidi M’cid, qui pouvaient rejoindre le centre-ville en quelques minutes, avant que cet ouvrage ne connaisse une longue hibernation à cause de problèmes techniques.

Pourtant, il pourrait bel et bien être exploité, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’ascenseur du pont Mellah Slimane, qui rend d’énormes services aux gens de passage à Constantine qui peuvent rejoindre le centre-ville à partir de l’avenue Zaâmouche et la rue de Roumanie. La reprise de l’ascenseur de Sidi M’cid a été déjà évoquée il y a quelques années, mais elle sera stoppée après une histoire de vol d’équipements.

Depuis, les Constantinois n’ont rien vu venir. Le projet est vite tombé aux oubliettes. En fouillant dans les archives de presse de l’époque coloniale, on découvre des choses surprenantes sur cet ouvrage qualifié d’unique au monde. Les travaux confiés à l’entreprise française Roux Combalusier ont été entamés au début de l’année 1934 par le forage des puits au marteau-piqueur dans le rocher.

Une opération très délicate mais indispensable pour pouvoir monter les guidages sur lesquels la cabine viendra s’emboîter et glisser. Le 10 avril de la même année a été lancée la pose de la cabine, l’installation des câbles, des moteurs et des dispositifs divers. Deux des meilleurs spécialistes de ces équipements sont arrivés de Paris pour mener le chantier. Il s’agit du chef monteur Richert et du technicien Fouché, avec comme surveillant des travaux Maurice Cadéo.

Malgré la difficulté du site, l’opération sera achevée en moins de trois mois, sans le moindre accident. Côté technique, la cabine de 2,5 m sur 2,7 m pouvait supporter un poids de 1.500 kg, et transporter en moyenne 20 personnes.

Ce qui est vraiment impressionnant pour ce moyen de transport très pratique qui peut relier en quelques minutes la station de départ au boulevard Zighout Youcef à la station d’arrivée de Sidi M’cid, à 156 m plus bas. Outre cette possibilité très utile pour les habitants, l’ouvrage, classé parmi les plus hauts du monde, était l’une des curiosités de la ville. Il permet un plongeon à pic dans l’abîme au flanc du rocher dans un site d’une grandeur pittoresque.


S. Arslan
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