Algérie - Revue de Presse


Faut-il une fois de plus se résigner à la fatalité et se consoler de ce que les dégâts causés par les intempéries de samedi dernier étaient limités par rapport à l?amplitude et à la violence des vents qui avaient balayé le nord du pays, principalement la capitale ? De l?avis unanime, et pas seulement des spécialistes, le port d?Alger et les autres ports de trafic de marchandises, de pêche ou de plaisance des régions du pays touchées par les intempéries de samedi sont passés très près d?une catastrophe certaine dont les conséquences auraient pu être autrement plus lourdes encore que les dégâts enregistrés. Mais un pays respectable doit-il et peut-il raisonnablement être géré par des comportements fatalistes dans un monde où le génie humain a réussi à faire reculer les frontières de l?impossible et de l?adversité en domestiquant la nature et ses aléas ? L?Algérie n?en est pas à sa première catastrophe naturelle. La série est longue des séismes et autres inondations dévastateurs qui ont marqué l?histoire récente du pays. Les pouvoirs publics se sont toujours confortablement abrités derrière l?argument imparable de l?impossibilité scientifique unanimement admise de prévoir et de prévenir les séismes. Cet argument perd toutefois tout son sens s?agissant des intempéries. Les services de la météorologie peuvent prévoir plusieurs jours à l?avance avec une infinie précision quand, où et avec quelle intensité le ciel exercera ses caprices sur l?homme. Le système d?alerte et de prévention a-t-il été actionné à temps pour permettre aux différentes autorités en charge des infrastructures à haut risque, comme les ports, de s?organiser en conséquence en vue de faire face aux intempéries exceptionnelles qu?a connues Alger mais aussi d?autres régions du pays ? Des indiscrétions selon lesquelles une violente tempête allait souffler sur Alger circulaient déjà depuis mercredi. Alors, a-t-on délibérément censuré l?information pour ne pas semer la panique au sein de la population ? Ou a-t-on sous-estimé la violence des intempéries, ce qui est tout aussi inquiétant, car cela voudrait tout simplement signifier que dans ce domaine aussi, celui de la gestion et de la prévention des catastrophes naturelles, nous nageons dans l?amateurisme le plus rudimentaire. Par ailleurs, le cafouillage constaté les premières heures du sinistre au niveau de la baie d?Alger indique bien, au-delà du courage et de l?abnégation des services de secours qu?il faut saluer, que le pays est loin de s?être doté d?un système d?intervention apte à relever de tels défis.



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