Algérie - Investissements et partenariat

Algérie-Italie : le gaz et le reste



L’Italie plaide fortement pour une politique énergétique qui favoriserait le dialogue entre pays producteurs de gaz et pays consommateurs aux fins d’éviter la constitution d’un «cartel» à l’image de l’OPEP.

Le transmed et GALSI entre autres projets qui relient l’Algérie à l’Europe par un passage de gazoducs par l’Espagne, l’Italie ou les deux en même temps, laissent dire le ministre italien du Développement économique, que la coopération entre l’Algérie et l’Italie, dans le domaine énergétique est excellente. Présent depuis hier à Alger, Pierluigi Bersani a rencontré les ministres des Finances, de l’Energie, des Travaux publics, des Participations et de la promotion des investissements et de la PME-PMI. «Je pense que ces deux jours ont été très denses avec les rencontres de plusieurs ministres, ce qui m’a permis de dire que la visite à Alger à la mi-novembre de Romano Prodi sera très positive», a-t-il déclaré, hier, au cours d’un point de presse qu’il a animé à l’ambassade d’Italie à Alger. «Nous avons essayé de passer un message très simple et très clair, celui de réaliser une forte collaboration dans le secteur énergétique entre nos deux pays en investissant dans les infrastructures», a-t-il expliqué. Il est convaincu que la visite à Alger du chef du gouvernement italien et à moindre degré, celle à la fin du mois d’octobre de son sous-secrétaire d’Etat, intensifieront davantage les relations de coopération qui lient les deux pays. La visite à Alger de Prodi, Rome lui donne un caractère «stratégique». GALSI s’inscrit dans ce cadre puisque, dit-il «ce projet confirme notre volonté d’accélérer la concrétisation de cette collaboration». Le ministre italien annonce la tenue prochaine d’une rencontre à Rome entre les techniciens des deux pays «en vue de l’élaboration d’un accord intergouvernemental pour clarifier les questions de réglementation, de fiscalité administrative ainsi que les conditions du marché». Les éléments fondamentaux de cette coopération doivent permettre, selon lui, à l’Italie d’avoir des bénéfices en terme d’accès dans le secteur énergétique.

En fait, si l’Italie insiste sur l’intensification de sa coopération avec l’Algérie dans le domaine énergétique c’est qu’elle tient à participer dans la mise en place «d’une dynamique de marché claire en matière de prix du gaz». L’allusion est claire, l’Italie tout autant que l’ensemble de l’Europe s’active dans ce sens pour empêcher les pays producteurs de se constituer en ce qu’ils qualifient de «cartel». Ils refusent que les pays producteurs de gaz forment un ensemble comme c’est le cas de l’OPEP pour ceux du pétrole, et contrôlent à eux seuls les fluctuations du marché. Ils veulent d’un marché sur lequel les pays consommateurs auront le même droit de regard et de régulation que ceux producteurs. L’idéal pour eux, l’Italie le dit par la voix de son ministre, est que «producteurs et consommateurs se rapprochent les uns des autres et travaillent dans un cadre pluriel où pourront être discutées les préoccupations de part et d’autre». Les Italiens plaident fortement pour une coopération en matière de gaz «au caractère interdépendant prouvé qui nous permettra surtout d’être présents dans tous les secteurs». Le projet GALSI est fait ainsi pour appuyer cette vision européenne en matière de politique énergétique. Ses concepteurs gardent en vue les accords qui lient l’Algérie et la Russie dans ce domaine. Accords qui font justement craindre qu’il y ait constitution de cartel du gaz. «L’Europe est consciente des exigences de la croissance et de ses exigences en matière d’énergie», dit Pierluigi Bersani pour souligner l’importance d’initier une politique claire en la matière qui prendrait en considération l’ensemble des préoccupations des pays européens.

La réalisation du projet GALSI, dont la première phase est déjà «configurée», dit le ministre italien, «s’appuie sur la participation d’entreprises des deux pays sur la base d’un premier accord fixant la répartition commerciale de chacune d’entre elles». Les échanges commerciaux entre l’Italie et l’Algérie sont nettement marqués par une prédominance des hydrocarbures. Le ministre italien estime à 958 millions de dollars les exportations de son pays vers l’Algérie et à 3,789 milliards de dollars celles algériennes vers l’Italie. Le déséquilibre de la balance commerciale entre les deux pays n’est pas difficile à expliquer. Soutenue par un vaste programme d’intentions et de volonté politique, la coopération entre l’Algérie et l’Italie, le gouvernement Prodi tient à ce qu’elle asseye une politique énergétique devant être élaborée et adoptée dans le cadre des échanges euro-méditerranéens. «Nous voulons d’un cadre de collaboration qui confirme notre intention pour une zone euro méditerranéenne où les rapports avec l’Algérie seront intensifiés pour en faire un exemple concret de coopération entre l’Europe et le sud de la Méditerranée», affirme le ministre italien.

Son insistance en faveur d’une politique énergétique européenne et euro-méditerranéenne se veut un appel pressant à «favoriser le dialogue entre pays producteurs et pays consommateurs qui seul permet de mieux se comprendre».

Entre autres réalisations de programmes algériens dans lesquelles l’Italie aimerait collaborer, la PME- PMI «dont les axes de coopération seront déterminés à l’issue de la visite à la fin du mois d’octobre du sous-secrétaire d’Etat». Des contacts ont aussi été pris pour que ce pays participe dans la mise en place d’instruments financiers d’appui. «L’Algérie a émis le voeu que l’Italie soit présente dans le secteur financier pour participer dans le processus de son réorganisation», a indiqué le ministre. Il confirme par ailleurs, l’intérêt de son pays au secteur des Transports.

Des possibilités de coopération sont en discussion «aussi bien pour son organisation que pour la construction d’infrastructures». Aussi, regrette-il «nous aurions aimé participer dans la construction de l’autoroute Est-Ouest mais l’appel d’offres a donné d’autres résultats». Les Italiens souhaitent participer «à d’autres opérations de gestion d’infrastructures de transport à l’exemple de la réalisation d’un grand secteur ferroviaire pour laquelle nos entreprises se sont engagées dans la première ouverture d’avis d’appels d’offres». Le ministre espère que son pays puisse avoir dans ce secteur «une présence assez significative». Il fait part de l’intention du gouvernement Prodi de faire profiter l’Algérie de l’expérience italienne en matière de gestion des transports urbains. «Nous mettons à la disposition de l’Algérie l’expérience de nos entreprises municipales dans la gestion des services urbains. Elles participeront dans les avis d’appels d’offres pour ce secteur», fait savoir le ministre.

L’Italie s’intéresse aussi à la privatisation des entreprises algériennes notamment celles des ressources minérales et des matériaux de construction. «Nous suivons avec attention le processus de privatisation, ses problèmes et ses difficultés et il est normal que celui qui veut acheter veut le faire tout de suite mais celui qui veut vendre a besoin de temps», tente-il d’expliquer.


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