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Algérie - Installation du Conseil supérieur de la chasse: La faune sauvage menacée d’extinction par le braconnage




Algérie - Installation du Conseil supérieur de la chasse: La faune sauvage menacée d’extinction par le braconnage


Le Conseil supérieur de la chasse et du patrimoine cynégétique a été installé, samedi dernier, par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani, en vertu du décret exécutif n° 06-400 du 12 novembre 2006, qui fixe sa composition, son organisation et son fonctionnement.

Il est composé de 22 membres proposés par les ministères et les organismes membres avec les deux derniers sièges réservés à deux personnalités qualifiées pour leurs compétences cynégétiques. Il comprend deux commissions, celle chargée des questions relatives aux conditions d’exercice de la chasse, et celle chargée de protéger le patrimoine faunistique.

Comme c’est un conseil, c’est donc un organe consultatif, mais le ministre de l’Agriculture a cru bon d’ajouter «qu’il doit, en outre, superviser les chasseurs, les orienter et les accompagner pour arriver à la pratique d’une chasse pérenne».

Ali Mahmoudi, directeur général des forêts, a précisé que le conseil donne son avis sur la politique cynégétique et sur les voies et les moyens d’amélioration et de développement de la pratique de la chasse. Ce conseil de la chasse existe en fait depuis un premier texte de 1983, mais il s’est rarement réuni, pour ne pas dire, pas du tout. Le maître-mot de la cérémonie d’installation a été « «éradiquer la chasse illicite».

C’est un euphémisme pour désigner le braconnage qui décime la faune sauvage, chassable ou pas, et les milieux naturels qui sont les siens. La chasse autorisée et réglementée a été suspendue en 1992 et les armes des chasseurs confisquées par les services de sécurité au regard des conditions sécuritaires de l’époque.

Les armes ont été restituées progressivement ces dernières années et, nous disent des chasseurs dignes de ce nom, cela été la curée dans nos campagnes, nos montagnes et nos forêts. L’interdiction est levée depuis le 12 septembre 2020.

- Un décret pour lutter contre le braconnage en préparation

Administrations, la Direction générale des forêts (DGF) et la Fédération nationale des chasseurs algériens (FACA), s’attellent à mettre en place les conditions réglementaires et pratiques de sa réouverture qui ne pourra intervenir dans le meilleur des cas qu’en septembre 2021.

Mais d’ores et déjà, nous disent des chasseurs, des associations de protection, des milliers de fusils se sont empressés d’envahir la nature à la seule annonce de la levée de l’interdiction. Ministre, DGF et FACA ont convenu de lutter contre la chasse illicite. La FACA rejoint le ministre sur l’idée d’impliquer les chasseurs dignes de ce nom et dans la protection des espèces protégées en voie de disparition et le développement du patrimoine cynégétique.

Selon notre interlocuteur de la FACA, c’est également le chasseur digne de ce nom qui doit contribuer à lutter en protégeant les terrains amodies. A ce propos, il nous révélera qu’un décret exécutif spécifique au braconnage est en préparation, c’est l’un des 24 décrets qui devaient compléter la loi que la chasse.

La FACA s’interroge pour sa part sur l’approvisionnement en cartouches, car celles qui circulent proviennent, bien entendu, de la contrebande, puisque les armureries sont fermées depuis 1992. Ce sont donc des centaines de milliers de cartouches qui entrent illégalement, et pour la FACA, c’est un problème qu’il faut absolument régler avant l’ouverture officielle. Il n’y a pas que les fusils qui déciment la faune sauvage.

Le braconnage se place derrière le trafic d’armes et celui des stupéfiants pour les revenus faramineux que rapporte le commerce des animaux ou des parties de leurs corps. Le marché mondial est estimé à près de 200 milliards de dollars et il progresse annuellement de 5%.

Les animaux sauvages, surtout les oiseaux, mais aussi les mammifères, les reptiles, piégés ou capturés par divers moyens dans leur milieux naturels, contribuent à cette extermination silencieuse et moins visible, sauf sur certains marchés tolérés, en dépit de la loi.


Slim Sadki


Le président d’une association de chasseurs de la Fédération d’Alger vient d’être condamné à une amende de 100.000 DA pour port et usage d’équipements interdits. Il a publié sa photo sur son compte facebook avec un talkie-walkie et une paire de jumelles.

Equipements considérés comme sensibles depuis 1994 et le sont restés depuis, alors qu’ils sont aujourd’hui indispensables pour les gens qui travaillent dans la nature. Pour la FACA, qui s’est portée partie civile, cette affaire a fortement pénalisé les chasseurs, car elle dégrade leur image et celles de leurs représentants.

Slim Sadki
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