Algérie - Ecologie

Alger - Une enveloppe de 270 millions dégagée par la wilaya: les forêts occupées par des bidonvilles seront réhabilitées




Alger - Une enveloppe de 270 millions dégagée par la wilaya: les forêts occupées par des bidonvilles seront réhabilitées


Une enveloppe de 150 millions de dinars a été dégagée pour la réhabilitation des forêts de Oued Kniss, Nador et Diar Al Afia.

La wilaya semble décidée à mettre les bouchées doubles pour récupérer les forêts occupées anciennement par des bidonvilles. Une enveloppe de 150 millions de dinars a été dégagée pour la reprise en main des forêts de Oued Kniss, Nador et Diar El Afia, où ont été construits des sites de baraquements. Les autorités de la wilaya ont démoli les bidonvilles pour éviter la réoccupation des espaces par d’autres indus occupants. Ces lieux n’ont pas été réinvestis, mais leur aménagement n’a pas été engagé au lendemain de ces opérations. Des tonnes de gravats, des détritus de toutes sortes jonchent toujours ces endroits, qui étaient fermés aux visiteurs depuis plusieurs années.

Des forêts comme celle de Oued Ouchayah, occupées par les baraquements, ne sont pas concernées par l’opération et restent toujours à l’abandon. «Les familles ont occupé ces baraques en parpaing. Qui osera visiter l’endroit ? Sûrement pas les paisibles familles de Oued Ouchayah, ni même celles des Palmiers (quartier voisin, Ndlr) d’où sont issus les occupants», relève un résidant de la Côte-Rouge, quartier d’El Magharia (ex-Leveilley), situé à quelques encablures de la forêt qui forme une couronne sur le tunnel éponyme. Des familles qui ont souffert de la crise de logement ont squatté, surtout durant la décennie du terrorisme, des forêts, situées souvent aux abords des cités populaires, à l’instar de Nador et Diar El Afia à El Madania.

«Même après ces opérations, il n’est pas sûr que les familles vont réinvestir en force les lieux, devenus de véritables coupe-gorges. Des délinquants s’y sont déjà installés les premiers avec tout l’attirail nécessaire, et gare à celui osera s’y aventurer», signale un sexagénaire de l’ex-Salembier, qui rappelle les premières années de l’indépendance et les joies que procuraient ces lieux de détente.

Les forêts d’Alger-Est réhabilitées?

La wilaya a dégagé, à la faveur de la dernière session de l’APW consacrée à l’étude et l’adoption du budget supplémentaire (BS), une enveloppe globale de 270 millions de dinars pour la réhabilitation de plusieurs forêts, longtemps abandonnées par les autorités locales et les services de la Conservation des forêts. Les forêts de Beaulieu, Beni Mrad, Aïn Taya, Bordj El Bahri et Ouled Mendil seront ainsi protégées avec des grillages et dotées d’équipes de gardiennage.

«En plus de la réhabilitation des forêts occupées par des baraques, la wilaya a décidé de reprendre des espaces toujours convoités par des particuliers qui ont toujours tenté d’y construire, au mépris de la loi et de la décence, des habitations ou même des hangars. Après avoir récupéré les forêts de Oued Smar, Bordj El Bahri, les autorités comptent reprendre pour une enveloppe de 86 millions les forêts de Ben Hadadi à Beni Messous, Beni Mrad à Bordj el Kiffan, Khodja à Bir Mourad Raïs et la forêts de Douera», relève un élu, qui affirme que le secteur forestier n’a pas bénéficié des égards des autorités de la wilaya.

Ces projets seront-ils concrétisés ? Rien n’est moins sûr. Les forêts, si elles ne sont pas vraiment touchées par les incendies, sont laissées à l’abandon et dépérissent chaque jour davantage.

«Les forêts, ce n’est pas le dada des autorités, il suffit de voir l’état actuel de la forêt de Baïnem qui s’étend sur 430 hectares où se trouvent des espèces d’arbres et de plantes, telles que le pin, chênes zen, cyprès, cèdres. L’endroit, qui a connu une première dégradation en août 1956 après un incendie, a bénéficié pourtant de campagnes de reboisement au lendemain de l’indépendance, ou même en mars dernier à l’occasion de la Journée internationale de l’arbre. Depuis, plus rien!», s’étonne un habitant de Deux-Moulins, qui relève un point positif: la présence des services de sécurité qui permettent le retour progressif des familles, qui évitaient de passer par cette forêt située entre plusieurs communes (Hammamet, Bouzaréah, Beni Messous, Aïn Benian).


Nadir Iddir

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