Algérie - Tourisme Divers

Alger, Tournée du ministre du Tourisme, L’autosatisfaction de Moussa




Le ministre du Tourisme était, durant la journée de jeudi, dans des plages et des hôtels à Alger. Ce n’est pas pour se baigner ou se régaler mais pour le besoin d’un constat sur la réalité du terrain, à un mois de la clôture officielle de la saison estivale fixée pour le 30 septembre. Dans ce sens, il faut dire que M. Nourredine Moussa a vu bien des « choses ».

Il était 10h quand le premier responsable du secteur est arrivé aux alentours de la plage El Qadous (Heuraoua). Avant de descendre au rivage, il est allé visiter un camp de vacances aménagé dans le même site. Selon les explications du gérant, le camp s’apprête à recevoir un groupe de jeunes... tunisiens. Tout a été préparé pour la circonstance : des tentes, un réfectoire, des constructions en dur avec une décoration sinistre sur les façades, du baby-foot, des aires poussiéreuses et un accès direct à la plage. Le camp à l’avantage de dominer le paysage environnant. De là, l’on peut voir la mer qui s’étend à perte de vue, le rivage déserté, des aires ceinturées de pneus, des parkings vides, des troupeaux de moutons et de bœufs. Le convoi ministériel, accompagné des responsables locaux, a emprunté l’accès du camp pour gagner la plage. Les escaliers étaient couverts de m... sèche qui dégageait de très fortes odeurs nauséabondes. « Vous auriez pu nettoyer », a déclaré le ministre à son entourage. L’image était insoutenable, mais on faisait comme si de rien n’était. Avant l’arrivée de M. Moussa, des jeunes s’affairaient à nettoyer la plage. Sauf qu’il est difficile de tout prévoir. Sur le rivage, il existe pourtant des toilettes (10 da) et des douches (30 da). Après quelques brèves explications sur des projets à réaliser, le ministre a quitté El Qadous, une plage où il faut s’en remettre à un clandestin, en l’absence des transports en commun, pour s’y rendre. Nous avons quitté cette contrée isolée en laissant les plages vides, les lampadaires encore allumés et les maquignons un peu partout. Pour se rendre au lac de Réghaïa, il faut faire appel à un taxi clandestin, transiter par la cité Cheb Cheb, circuler sur une chaussée étroite, prévenir d’interminables virages et rencontrer des chiens errants dans des champs. Le lac est ouvert au public mais demeure toujours en chantier. Mis à part les pneus enfoncés dans l’eau pour permettre aux oiseaux de se poser, vous pouvez prendre un café sur une terrasse, en profitant du lac qui sent l’eau usée. Tout cela reste bien loin de la ville. En début d’après-midi, M. Moussa a été accueilli à l’hôtel de l’aéroport (Bab Ezzouar) où il a reçu des explications sur les prestations offertes par la structure. On a même prétendu devant le ministre que l’hôtel de l’aéroport était situé « dans la circonscription de Dar El Beïda, à une quinzaine de kilomètres de la capitale (…) ! » La suite était prévisible. Le premier responsable du secteur voulait surtout connaître la politique de l’établissement pour attirer la clientèle. « On se gratte la tête », lui répondit le gérant. « C’est le plus mauvais cours qui j’ai reçu en marketing », s’emporte M. Moussa, visiblement déçu par cette réplique. Heureusement que les jeunes du camp de la forêt récréative l’Olivier, implantée à la plage Makhloufi (Zéralda) sont là. Après une journée harassante, le ministre a eu droit quand même à une déclaration d’amour : « Wazirouna nohiboho liannaho youhibona ! » (Nous aimons notre ministre parce qu’il nous aime), entonnaient-ils sous des airs enfantins. En fin de visite, M. Moussa a affiché son optimisme : « Je tire une grande satisfaction de cette visite. »


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