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Akbou : Le triste sort des handicapés



Les handicapés moteurs de la ville d'Akbou ont du mal à se mouvoir dans un espace urbain austère, pour ne pas dire hostile. En effet, tout semble être conçu pour la seule personne valide.Les équipements, qu'ils soient publics ou privés, sont interdits d'accès pour ces personnes dites «aux besoins spécifiques».
Hormis quelques rares édifices, comme le nouveau tribunal sis à proximité de l'établissement hospitalier, que les concepteurs ont eu la présence d'esprit de doter d'un accès aménagé pour les handicapés, toutes les autres infrastructures administratives n'ont prévu aucun dispositif à cette fin.
Comble d'infortune, même les établissements de santé et les structures éducatives ont ignoré cette frange de la société. «Les directeurs d'écoles s'arrangent toujours pour placer les enfants impotents dans des classes du rez-de-chaussée, ce qui est déjà une avancée.
Mais au sortir des cours, ces élèves handicapés sont abandonnés à leur propre sort, ne pouvant ni se rendre à l'administration de l'école, ni au bloc sanitaire», relève, avec un relent de dépit, le père d'un enfant handicapé.
«Entreprendre une démarche auprès de la mairie, de la daïra ou de la poste, nous expose au même parcours du combattant. C'est une véritable course d'obstacle qui plus est dans l'indifférence totale de la société», déplore un handicapé paraplégique.
«Même les distributeurs de billets sont installés à une hauteur qui ne prend pas en compte notre handicap. Que ce soit pour retirer son maigre pécule ou tout simplement consulter son compte, on doit obligatoirement solliciter l'aide d'une tierce personne», fulmine un jeune handicapé du quartier Arafou. «Ce n'est pas un oubli, c'est du mépris», râle-t-il. Le transport public est un autre cauchemar pour les handicapés, qui revendiquent non pas une compassion vaine, mais le droit à une vie digne.
Comme le commun des mortels.
«Si un handicapé est cloué sur un fauteuil roulant, il doit s'abstenir de s'aventurer dans les navettes de transport, car rien n'y est prévu pour l'accueillir. D'ailleurs même pour monter à bord de ces véhicules, il doit affronter des obstacles insurmontables, comme l'absence de quais», souligne un handicapé du quartier Sidi Ali.
Et de conclure : «je connais des handicapés moteurs logés aux étages supérieurs des immeubles. A chaque fois qu'ils doivent sortir de chez eux, ils doivent faire appel à l'aide des voisins. C'est un calvaire indicible».
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