Algérie - Revue de Presse


L?élection américaine est-elle jouée par avance ? Une idée forte est actuellement en train de faire son chemin, selon laquelle l?Amérique n?est pas encore prête à faire le saut dans l?inconnu en envoyant une femme ou un Noir à la Maison-Blanche. Autrement dit, le candidat démocrate aurait peu de chances de l?emporter puisque n?importe quel adversaire républicain bénéficierait, au final, d?un vote refuge de cette Amérique conservatrice qui n?entend pas prendre de risques. Hillary Clinton autant que son rival Barack Obama se démèneraient donc pour rien puisque le changement de cap qu?ils peuvent incarner est pour le moment prématuré. C?est de toute évidence une hypothèse qui ne peut que ravir le parti républicain et plus particulièrement encore l?actuel président américain qui aimerait passer le relais à un homme de son camp. Il est donc utile de se demander si cette idée lourdement martelée de la défaite du candidat démocrate n?est pas un peu préfabriquée à ce stade des opérations. Cela revient au moins à insulter l?intelligence des deux principaux candidats démocrates en lice qui, s?ils acceptaient cette fatalité de la défaite, se seraient immédiatement retirés de la course. En fait, c?est une man?uvre psychologique de campagne dont les instigateurs sont à chercher du côté des stratèges républicains qui actionnent les atavismes de la société américaine assez foncièrement conservatrice, il est vrai. Tout se passe alors comme si les votes actuels dans les différents Etats américains participaient d?une grande mise en scène destinée à donner l?illusion d?un challenge soutenu au sein de chaque parti et entre les deux grands partis républicain et démocrate eux-mêmes. Tout cela pour suggérer qu?il ne faut en fait surtout pas y croire et que Madame Clinton et Monsieur Obama font de la figuration intelligente qui ne privera pas, le moment venu, le candidat républicain d?une victoire assurée. Dire ainsi que la cause est entendue tient sans aucun doute du raccourci le plus réducteur et dans une large mesure cette démarche constitue une prime à l?échec pour un camp républicain qui, avec George W. Bush, a mené une gestion désastreuse de l?Amérique. Le crédit ainsi accordé au candidat républicain paraît donc plus surprenant même si la complexité sociologique de l?Amérique profonde peut entrer en ligne de compte. A telle enseigne que cette même Amérique, rejetant d?un revers de la main Hillary Clinton et Barack Obama, serait prête à accepter un président républicain qui a largement dépassé les soixante-dix ans pour peu que celui-ci tienne un discours martial et s?engage à maintenir les troupes américaines d?occupation en Irak. C?est un argument un peu court pour sortir l?Amérique du bourbier dans lequel elle se trouve mais que certains analystes inspirés nous présentent comme suffisant pour faire la décision et forcer le choix de l?Amérique. Ce conditionnement médiatique a un air de déjà vu et il anticipe en fait sur des joutes qui risquent en réalité d?être rudes, et jusqu?au dernier moment, entre candidats républicains et démocrates, ces derniers ne pouvant être pris qu?à tort pour des victimes expiatoires. Hillary Clinton, comme Barack Obama, sont loin d?avoir dit leur dernier mot.
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