Algérie - Divers Métiers d'Artisanat

Aïn-Temouchent - Fleuriste, une nouvelle passion





En passant devant une boutique de fleurs sur le boulevard Mohamed Boudiaf, située juste en face de la direction du Trésor public à Aïn-Temouchent, vous n'échapperez pas à l'odeur subtile des fleurs fraîchement coupées.

Pour Kazi-Tani Mohamed, 32 ans, le propriétaire de la boutique, ouverte il y a à peine quelques jours, le quotidien est moins poétique.

Les étals de notre fleuriste sont achalandés d'une variété de fleurs aux mille et une senteurs. Rose, glaïeul, hortensia, jasmin, iris font les yeux doux aux passants qui se laissent facilement tenter. Le métier de fleuriste est bien plus qu'une profession, les fleurs nécessitant un entretien de toutes les minutes et surtout un amour inconditionnel. Ce métier est empreint de romantisme et il faut également être artiste pour réussir les magnifiques compositions florales.

Pour mieux comprendre ce métier pas comme les autres, nous nous sommes rapprochés de ce fleuriste. Mohamed s'accorde à soutenir que sa profession nécessite une passion, un savoir-faire mais aussi l'art de la communication pour convaincre et expliquer aux clients le langage des fleurs.

«Pour moi, le métier de fleuriste est un art, la fleur est choyée, elle est arrosée, soignée et traitée méticuleusement. Il faut aimer les plantes, le contact humain et être communicatif pour pouvoir exercer ce métier», ajoutera-t-il.

Lui, a toujours consacré ses efforts à la préservation de la boutique.

«Je suis, bien sûr, ravi de l'avènement de certaines fêtes, à l'instar de celle des mères qui nous permet d'écouler notre marchandise et soigner notre recette».

Tout en nous parlant de son travail, Mohamed n'a pas cessé de vaquer à ses œuvres artistiques consistant en l'élaboration de gerbes colorées. La fleur a son propre langage, et est un moyen d'exprimer l'amour, l'amitié, des vœux à l'occasion de mariages, guérison pour un malade...

Mohamed rêvait de ce métier depuis son jeune âge. Sa passion était pour les fleurs, il est devenu fleuriste. Tout est devenu réalité quand il a obtenu une autorisation d'exercer ce métier puis le terrain sur lequel il a tout fait lui seul. Auparavant Mohamed avait suivi une formation à l'école d'agronomie de Misserghine (Oran) avant d'aller en France, à Marseille, pour se payer des études de 8 mois en botanique. Les fleurs proviennent de sa pépinière créée à Châabat-El-Ham, 05 km à l'est d'Aïn-Temouchent. Sur place, il prépare les bouquets.

«Je suis satisfait du rendement de mon job», nous assure Mohamed.

La rose reste chère, vu sa fragilité et la nécessité d'un entretien permanent. Sa rareté sur le marché est due, notamment, au manque de pépinières. Chez Mohamed, la rose est cédée entre 120 et 150 dinars l'unité, selon la qualité et la fraîcheur. Pour l'ornement d'une voiture d'un cortège nuptial, notre fleuriste évalue la prestation entre 2.500 et 3.000 DA.

«Avec l'arrivée des grandes chaleurs, les fleurs périssent plus vite, ce qui nous oblige à baisser nos prix», nous a expliqué encore notre fleuriste.


Mohamed Bensafi


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