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Absence de communication officielle.. Les «Fake News» envahissent les médias




En raison de l'absence de communication officielle, certaines informations rapportées par des médias en cette période décisive se sont avérées fausses. Depuis quelques temps, les «Fake News» sont souvent reprises par les différents organes de presse. Sans citer de source officielle qui confirme ou infirme l'information, ces médias font carrément dans la propagande. Le silence dont font preuve les canaux officiels de la communication, à l'instar du Parquet, de la présidence de la République ou des porte-paroles des différentes institutions, devient accablant. Citons à cet effet, l'exemple des dernières arrestations d'hommes d'affaires, accusés dans des dossiers de corruption lourds. Alors que le parquet demeure silencieux face à cette situation, c'est la Télévision publique qui diffuse les nouvelles. Hommes d'affaires arrêtés par la gendarmerie nationale, personnalités politiques convoquées? Et jusqu'à présent, aucune communication du premier concerné, «le parquet».Une réelle confusion pour le peuple qui passe par une période cruciale de son histoire. Ainsi, pour les Algériennes et Algériens qui, depuis le 22 février dernier, mènent une lutte acharnée contre le pouvoir et ses symboles, les informations rapportées manquent de «crédibilité». Contacté par nos soins, le professeur du Droit constitutionnel, Rachid Lourari, a appelé les médias à confirmer les informations avant leur diffusion, car cela peut engendrer une confusion, notamment en cette période. Citant comme exemple l'histoire de la convocation de Ahmed Ouyahia et de Mohamed Loukal par le parquet de Sidi M'hamed, il a souligné qu'«en réalité ils s'étaient présentés auprès de la Cour d'Alger».
La non-confirmation de cette information a provoqué le désappointement des protestataires qui avaient attendu, au mauvais endroit, l'arrivée de ces deux responsables, tout au long de la journée de dimanche. Selon lui, la non-confirmation de l'information diffusée par ces médias, en cette période très sensible, engendre la propagation des rumeurs. «Une fois diffusées par la presse, ces rumeurs déforment la réalité, et les médias concernés perdent toute leur crédibilité auprès du peuple. C'est pour cela qu'ils doivent être sûrs de la fiabilité de leurs sources», a-t-il ajouté. Certes, les médias ont un rôle important à jouer par la confirmation de l'information. Cependant, il ne faut pas oublier que lors de cette période, le silence des instances peut tout autant engendrer cette propagande.
Depuis quelques temps déjà, les instances se murent dans le silence ; aucune explication n'a été communiquée. Les principales causes de ces arrestations demeurent inconnues. Pour notre interlocuteur, le silence du parquet concernant ces affaires d'arrestation est dû à l'«absence de données nécessaires». «Le parquet doit se prononcer par des communiqués officiels, pour éviter toute confusion», a-t-il soutenu. A cet effet, Lourari a affirmé que ces instances doivent désigner des porte-paroles qui communiquent juste avec médias. Pour le peuple, a-t-il enchaîné, «le droit à l'information» est un droit fondamental qui doit être assuré.
Par ailleurs, il a insisté sur «l'importance de l'indépendance de la justice, et le libre jugement qu'elle doit porter à ces affaires». «La justice ne doit pas devenir une affaire de vengeance, et les présumés doivent être respectés», a-t-il précisé, ajoutant : «le présumé est innocent jusqu'à preuve de sa culpabilité.» «Pour réussir à avoir une justice de transition transparente, les lois doivent être respectées, et cette instance ne doit subir aucune pression d'autres parties», a-t-il conclu.
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