Algérie - Yaghmorasen, Ghomrasen,  Iɣemrasen, Ghumrasa, Ghomrassen

À propos de l'origine des Iɣemrasen (Ghumrasa des Issers en Algérie)




D'où vient le toponyme du village d'Iɣemrasen (Ghumrasa, dayra des Issers) qui porte le nom du 3arch local (Iflisen Umellil) ?

El Watan dit qu'en kabyle cela voudrait dire martyrs. Personnellement, j'en doute pour deux raisons :
c'est le nom du 3arch, qui est plus ancien que la guerre d'Algérie
un dictionnaire donne ameɣras (et non aɣemras) pour martyr.


Ce toponyme d'Ighumrasen rappelle le nom nom du célèbre fondateur de la dynastie Ziyanide " Yaghmorasen ibn ziyan " dont je me souviens que j'ai lu une biographie,ou l'on explique que Ighomrasen (le pluriel de aghomras) signifie (dans le parlé zénète j'imagine), donneur (en arabe معطاء) donc généreux !!

Ce toponyme se retrouve également de l'autre côté de la montagne de Timezrit, chez les Imazalen. Le nom du plus grand cimetière des Imzalen s'appelle Taqurabt n ighumrasen !

Une autre source parle de:
Yɣumrasen = « il les a fait prospérer » (panamaziɣ), nom de nombreux personnages et nom de tribu.
S'analyse en : Ya-ɣmur = « il prospère » + asen= « à eux » .
Le radical verbal est peu-être emprunté au sémetique « ɛmr », avec le traitement de la pharyngale /ɛ/ en /ɣ/, mais il peu s'agir d'un lexème amaziɣ appartenant au fond
chamito-sémitique.
On pourrait également envisager une métathèse à partir du radical panamaziɣ bien connu MɣR= « grand » ( yaɣmur < yamɣur ).

Ref :« Manuel de linguistique berbère II » salem chaker , p.165
chapitre: « Le berbère à travers l'onomastique médiévale, El bekri »

Ce toponyme viendrait donc de ce roi islamisant "Yaghmurasen" venu avec ses troupes vers le 13ème siècle faire la guerre contre les Iflisen. Il avait aussi ramené des beni Hillal dans la région (on se souvient que les Almoravides avaient stopé l'invasion arabe Beni Hillal à Sétif, et que les troupes hillaliennes défaites furent dépotés à Tamesna au Maroc, et aussi dans la région de Bouira (Inezliwen) et de Boumerdes).

Rappel historique:
C'est dans pareil contexte que s'expliquera plus tard le judicieux choix des Almoravides en décidant lors de leur arrivée à l'emplacement du plateau surélevant Agadir en 1079, à un kilomètre à l'ouest la construction d'un édifice religieux. Il devient quelques décennies plus tard en 1136 le centre de la nouvelle ville jumelle d'Agadir, Tagrart. La période Almoravide commence en 1079 avec Youcef Ibn Tachfine son fondateur aidé plus tard de son fils Ali Ibn Youcef, suivi en 1143 de la période Almohade, fondée par Abdelmoumene Ibn Ali période pendant laquelle s'affirme l'expansion économique de Tlemcen. Mais la période la plus faste se situe entre le XIII eme et le XVI eme siècle sous la prestigieuse dynastie des Zianides. Tlemcen devient à ce moment la Capitale du Maghreb central avec Yaghmoracen Ibn Zeyane (1236-1283) le fondateur de la dynastie. Dès l'avènement de la dynastie et par suite d'un long et exceptionnel règne, Yaghmoracen (de la tribu des Zénatas), qui avait reçu en fief des Almohades la cité commerciale de Tlemcen se déclara très vite indépendant. La ville prend de nouvelles dimensions telle qu'elle a été envisagée par les Almoravides, deux siècles plus tôt. Très vite la résidence des anciens gouverneurs dite Ksar El Bali élevée à proximité de la grande mosquée est délaissée au profit d'un nouveau quartier beaucoup plus vaste et plus imposant le Méchouar (édifié en 1145, appellation venant du fait que les premiers rois de Tlemcen tenaient conseil avec leur ministres


Période du Royaume Abdelwadide : 1236-1554

Entre 1236 et 1287, l' Agellid Yaghmorasen fonde le royaume Abdelwadide (capitale Tlemcen) avec l'aide des Arabes hilaliens. Ibn Khaldoun nous apprend qu'au début du XIV ième siècle (1313), les Abdelwadites de Tlemcen entreprirent le siège de Bejaïa avec l'aide de contingents formés d'Arabes hilaliens. Pendant le siège de Bejaïa et pour mieux guetter les villes, les Abdelwadites occupèrent Dellys et Azeffoun où ils construisirent d'autres forteresses (selon Ibn Khaldoun). Ce fut à cette époque , écrit Boulifa, que les plaines de la Mitidja (Alger), et du Hamza (Bouira), les vallées de l'Isser, du Sebaou et de la Soummam furent envahies et occupées par des élèments arabes laissés derrière elles par les troupes Abdelwadites : "Toutes ces vastes régions recurent définitivement au détriment des tribus Imazighen refoulées vers les montagnes des colonies arabes destinées à soutenir l'influence des gouverneurs de Tlemcen".

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