Visite du 1er ministre dans la wilaya d'Alger

Nouveau cap pour l'économie nationale, les entreprises publiques doivent désormais financer leurs investissements sans recourir aux caisses de l'Etat.C'est l'instruction «phare» que Abdelmalek Sellal a donnée aux responsables des entreprises publiques nationales lorsqu'il a visitées jeudi dernier. Les grands chantiers de la capitale, «c'est fini les dépenses du Trésor public pour l'investissement, il faut que les entreprises publiques les autofinancent sur fonds propres et en postulant pour des crédits auprès des banques, » a déclaré le 1er ministre en évoquant comme exemple l'extension de l'aéroport international d'Alger. L'argent public ne sera donc plus consacré à l'investissement comme ça été le cas pour la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. L'histoire retiendra que le seul responsable politique a avoir émis de grandes réserves au sujet de ce dossier était Abdellatif Benachenhou alors ministre des Finances. A l'époque, les décideurs avaient pensé que ce brillant économiste voulait faire dans la surenchère et surtout était contre le développement du pays. Pourtant, Benachenhou n'a eu de cesse de répéter qu'il était plus intelligent pour un pays de faire appel à l'argent du privé et aux crédits bancaires pour la réalisation des infrastructures de bases que de toucher à celui du contribuable qui s'épuise facilement. Autre temps, autre orientation. Aujourd'hui, le gouvernement Sellal fait sienne la vision Benachenhou. Sellal l'a exprimée jeudi dernier sous une différente forme. Pourvu pour lui qu'elle soit intégrée, acceptée et appliquée par les entreprises publiques nationales.Le projet de construction d'une nouvelle zone d'extension de l'aéroport international d'Alger s'inscrit donc dans cette logique économique puisque l'entreprise de gestion de cette structure finance sa réalisation sur fonds propres et avec un crédit bancaire. Dénommée « Aérogare Ouest », le projet devra permettre à l'aéroport de bénéficier de nouveaux terminaux passagers pour en recevoir 10 millions de plus que les 6 actuels, et ce à l'horizon 2018.UN GRAND PORT REGIONAL PREVU A CHERCHELLLe coût du projet est évalué à un peu plus de 90 milliards de dinars et sa réalisation est confiée ainsi à la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA). C'est une entreprise publique économique, filiale autonome créée par l'EGSA et mise en activité le 1er novembre 2006 pour la gestion de l'aéroport d'Alger. Le 1er ministre a noté à l'inttention des gestionnaires publics que la réalisation à Cherchell du grand port régional Centre sera financé par les moyens propres de l'entreprise aéroportuaire.Entré en exploitation en 2006, cet aéroport ne suffira plus d'ici à 2018 au nombre de passagers en constante évolution à raison de 10 millions par an. Le plus intéressant dans ce nouveau projet est son accompagnement par d'autres infrastructures dédiées carrément au transport public, entre autres une station de métro et une ligne ferroviaire, toutes deux devant desservir Alger Centre et l'aéroport d'Alger. Elles marqueront plusieurs arrêts avant d'atteindre les terminus des deux stations clés, entre autres les points universitaires ‘cités et facs), El Harrach, Dar El-Beida et Regaia. Il est d'ailleurs reconnu que quelles que soient les réalisations ou le développement économique, culturel ou social de la capitale, ils ne seront d'aucune utilité pour personne tant que la circulation automobile bouche quotidiennement toutes les issues, routes, rues et périphériques.Air Algérie et Tassili Airlines vont, selon le 1er ministre, signer conjointement ne convention pour s'entendre sur les lignes à desservir au sud. Un responsable de Tassili Airlines s'est plaint que la nouvelle compagnie ne vole pas à l'international (à part deux destinations françaises). Sellal précisera qu'elle pourra faire en premier, les villes du sud et les pays africains avoisinants.«LE GRAND OPERA SERA DEFINITIVEMENT ALGERIEN»Sellal a fait aussi un saut au grand opéra d'Alger dont la réalisation a atteint les 70%. Cet établissement culturel est un don de la Chine alors que l'aménagement des zones alentours est à charge de l'Algérie. Il comprend entre autres la réalisation d'une salle de spectacles de 12.000 places. Un nombre que le ministre de l'Habitat trouve « excessif ». Le 1er ministre a d'ores et déjà demandé au ministère de la Culture de désigner les personnels qui auront à charge la gestion de cet opéra de 1400 places. « Vous devriez les former aux techniques numériques avant son ouverture, » recommande-t-il. « L'opéra sera chinois à son ouverture, le lendemain il deviendra définitivement algérien», précisera Sellal.Sellal visitera l'aménagement de Oued El Harrach, les Sablettes et les zones avoisinantes. Pour rappel, c'était lui en tant que ministre des Ressources en eau qui en avait inauguré les travaux. Aux premiers reniflements, il faut croire que les mauvaises odeurs fortement dégagées par l'oued ont pratiquement disparu. Reste à vérifier la réalisation de l'ensemble des infrastructures socioculturelles que comportent les nombreux projets retenus. Une marina, un oued navigable, des pistes pour les balades et autres restaurants, théâtre de plein air et autres aires de loisirs. Le 1er ministre recommandera aux responsables des projets de lancer des appels d'offres au privé pour qu'il s'implique dans ce réaménagement d'une zone importante de la capitale. « Il faut établir des cahiers des charges et lancer une consultation publique ; il faut donner les snacks et kiosques aux jeunes de l'ANSEJ ; il faut en construire au moins une cinquantaine», a-t-il dit. Il demandera en outre à ce que « toutes les infrastructures avoisinant la grande mosquée d'Alger en phase de réalisation, soient mises à niveau du point de vue construction et gestion moderne ».