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Violences familiales
Parricides, infanticides, crimes commis à l'encontre d'un proche.La violence déstabilise les foyers. Selon la DGSN, 16 affaires relatives à des homicides volontaires et 15 autres traitant de coups et blessures ayant entraîné la mort ont été traitées en septembre dernier, lit-on dans un communiqué transmis hier à notre rédaction. Au total, plus de 40 personnes ont été arrêtées pour meurtre. La DGSN souligne que «ces crimes sont liés à des litiges sur foncier ou suite à des disputes, conflits familiaux ou financiers», sans omettre de citer «des raisons de vengeance».Ces affaires, envoyées devant la justice, rappellent les multiples histoires de meurtres enregistrés ces derniers mois. La semaine dernière, une femme et ses deux enfants ont été assassinés au Telemly. Tout l'Algérois en a fait sa discussion centrale. Son époux était absent, il se trouvait à La Mecque pour le pèlerinage du hadj. L'auteur de l'abominable crime n'est autre que la deuxième épouse du mari. Seul un enfant a été sauvé de ce massacre, car il se trouvait à l'école.Des médias nationaux relatent souvent des histoires de meurtres perpétrés dans le cercle familial. A titre d'exemple, en remontant la chronologie de ces trois derniers mois, la presse nationale a rapporté qu'à Mascara, un père a tué son fils ; à Oum El Bouaghi, un autre sa fille ; à Khenchela, un jeune a tué son géniteur. L'horreur est presque quotidienne. Les questions s'imposent d'elles-mêmes. Pourquoi les parricides et les infanticides se multiplient-ils ' Pourquoi l'auteur du crime est dans la plupart des cas un proche de la victime 'A ces questions, l'avocate Benbraham Fatma-Zohra répond que les statistiques réelles sont quasi-inexistantes. Elle estime que «l'une des principales causes de la prolifération des crimes au sein des cellules familiales trouve son explication dans le déséquilibre des foyers qui conduit à des violences parfois extrêmes».«Ces crimes sont déclenchés souvent, selon Me Benbraham, suite à une perversité, parfois pour des histoires de drogue.» «Lorsqu'un jeune n'accepte pas la déviance d'un de ses parents, la réaction est souvent très violente.» Selon notre interlocutrice, c'est «le couteau qui est souvent utilisé». Globalement, l'avocate s'inquiète de la prolifération des crimes dans les familles commis parfois avec atrocité. Dans le même sillage, Me Benbraham précise que «la précarité sociale ne peut être qu'un facteur parmi d'autres, mais il n'en est jamais le principal».De son côté, le docteur Bahri Hafidh, psychiatre, met en relief les cas les plus courants. «Les auteurs de crime sur leurs parents ou sur leurs enfants sont généralement atteints de schizophrénie et/ou de perturbation mentale.» «Pour les enfants qui agressent leurs parents, selon les cas que nous diagnostiquons, ils ont souvent été victimes de persécution durant leur enfance.Avec l'âge, la colère s'accumule et la réaction est extrêmement violente», explique-t-il. Enfin, pour Noureddine Mouhoubi, ex-cadre chargé du contentieux dans un tribunal, «les raisons des crimes sont multipliés. Mais les principaux facteurs sont souvent la promiscuité, la déperdition scolaire, la mésentente interparentale et le divorce, la pauvreté extrême, les mariages forcés et surtout le manque de connaissance en matière de psychologie enfantine». Pour cerner le sujet scientifiquement, Me Benbraham soutient que «l'Etat doit étudier la problématique sérieusement».





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